À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 33.
Note [33]

Page 241 (Ulm, 1660) :

Abusus his in locis Venæ sectionis nimis prolixus est, qui tamen usum legitimum non tollit. Media via tenenda hîc est, nec audiendi moderni Medicelli, qui penitus sanguinis damnant missionem. Laborandum priùs, ut sanguinis fermentatio et ebullitio (loquor verbis Excell. Cnöfelii Exerc. contra August. Corrade 1. exercit.) sedetur.

[Chez ces auteurs, l’abus de la phlébotomie est beaucoup trop répandu ; ce qui pourtant ne doit pas faire perdre de vue son légitime emploi. Il faut ici s’en tenir au chemin du milieu, et ne pas écouter les petits médecins modernes qui condamnent entièrement la saignée. On doit d’abord travailler à calmer la fermentation et l’ébullition du sang (j’emploie les mots de l’excellent Cnöffel, dans son Exercitatio contre Auguste Corrade, 1re exercitation)]. {a}


  1. Exercitatio, qua Serenissimæ suæ Reginalis Majestatis, etc. etc. Medici Augustini Corrade D. calumnias et Curationem in Febribus acutis perstringit ; et suam solidè Medicaturis huic Epidemiæ nostræ Europeæ et Pestilentiali, simul et publicæ experientiæ commendat A. Cnöffelius D.

    [Essai où M. Andreas Cnöffelius {i} effleure les calomnies de M. Augustinus Corrade, {ii} médecin de Sa sérénissime Majesté royale {iii} et son traitement dans les fièvres aiguës, et fait valoir fortement le sien {iv} à ceux qui soigneront cette épidémie de peste qui sévit dans notre Europe, et à la pratique publique].

    1. Le médecin chimiste allemand Andreas (ou Andrzej) Cnöffel (1605-1658) se mit au service des rois de Pologne Ladislas iv et Jean ii Casimir)

    2. Ce titre et ce qu’en a dit Guy Patin sont les seules traces que j’aie trouvées d’Augustin Corrade, médecin aulique de Pologne qui défendait la saignée.

    3. Louise-Marie de Gonzague-Mantoue, reine de Pologne, v. note [2], lettre 128.

    4. Une thériaque modifiée de sa composition et un Emplastrum Magneticum et Ruptorium, « emplâtre magnétique et ruptoire » (c’est-à-dire qui cautérise par sa vertu caustique qui provoque brûlure et escarre).

    5. Exscripta Typis ex Alethiopoli commodatis Anno 1654 [Publié par les presses établies à Alêthiopolis (la « ville de la vérité ») l’an 1654], in‑4o.

      Sans que je sois parvenu à retrouver le passage cité par Johann Daniel Horst, mon regard s’est arrêté sur le début du Secundum Exercitium [Second exercice] qui condamne la saignée (page D3 vo) :

      Homicida diabolus sanginis humani avidus, occæcato per medentes Cruentatores Mundo et maxime imposuit Magnatibus. Quos in homicidii obsequium et suum isti, quasi caduceo aliquo trahere, mox contristari, mox exhilarare pro re nata et lubitu possunt, his quas meum est detegere fraudibus.

      [Avide de sang humain, le diable a imposé au monde aveuglé, et surtout aux princes, les homicides que commettent de sanguinaires médecins. Par leurs fraudes, que je me fais un devoir de dévoiler, ceux-là peuvent saigner les gens, comme avec quelque caducée, soumis qu’ils sont au profit du meurtre ou au leur propre, pour tantôt s’en attrister, tantôt s’en réjouir, selon les circonstances et leur bon plaisir].


Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 33.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1120&cln=33

(Consulté le 20/04/2024)

Licence Creative Commons