Autres écrits : Leçons de Guy Patin au Collège de France (1) : sur le Laudanum et l’opium, note 33.
Note [33]

Ce chapitre vi, intitulé De Delirio in genere, et de delirio simplici, paraphrenitide, ac temulentia [Du Délire en général et du délire simple, de la paraphrénésie (délire avec fièvre plus léger que la phrénésie), et de l’ivresse], se trouve dans la 2e partie du livre i de la « Médecine pratique » de Daniel Sennert (Lyon, 1629, pages 379‑393 ; v. note [5], lettre 8) ; il est suivi d’une Quæstio [Question], Quid sit Maslach Turcarum [Ce que peut être le maslach des Turcs], pages 393‑396. Le maslach (v. note [13], lettre latine 109) y est décrit comme une drogue dérivée de l’opium. Parce qu’elle contient d’intéressants détails sur la manière dont Sennert menait ses recherches et que son opinion est contraire à celle de Guy Patin, je l’ai entièrement transcrite et traduite.

Ut hoc loco obiter quasi de Maslach Turcarum, cuius supra facta est mentio, aliquid inseramus, communis hactenus fuit opinio, Maslach, ut ex Scaligero, Exercitat. 175. sect. i. Vviero lib. 3. de præstigiis dæmonum cap. 18. et aliis videre est, ex opio prarari. Etsi enim nomen Maslach non apud omnes occurrat, rem tamen ipsam satis autores omnes describunt. Sunt tamen hodie, qui id negant, adducti autoritate Leonard. Turnheuseri, qui sui Herbarii lib. i. cap. 29. ex cervariæ succo Maslach parari scribit, idque ex secreta Turcarum relatione sibi cognitum fuisse refert. Etsi vero apud nos non sit in usu Maslach : tamen ut etiam hac in re veritatem rescirem, scripsi eo nomine Patavium ad virum clarissimum Dn. D. Danielem Bucretium, Civem et amicum meum, eumque rogavi, ut Venetiis apud Turcas, vel alios, quos huius rei notitiam habere putaret, hac de re inquireret. Percontatus ergo ille est primo hac de re Dn. Ioan. Baptistam Sylvagium, Genevensem, Reipublicæ Venetæ apud Turcarum Imperatorem Interpretem, peritissimum linguarum et morum gentium Orientalium. Is hoc primo negavit, Turcas prælium inituros tale quid, quo animosiores se morti opponant, devorare : Imo gravissime prohibitum esse, ne quis prælium accessurus, quicquam earum rerum, vel degustet, quæ mentem quocumque modo turbare queant. Id autem, quod animum præliatoris addit, prædestinantionem esse, quam de vita et morte hominis ab æterno factam esse à Deo credunt. Ubi enim dimicandum est, Imperatores vel Duces belli suos quisque adhortatur, se præstent strenuos, memores se pro Deo sanctaque fide maiorum pugnare, et si quod periculum impendeat, se immunes nihilominus à morte futuros esse, si ita æterno Numini visum fuerit : Sin aliquid secius fortè contingat, iam iam martyres se sciant esse, quibus cœlum apertum fit. Deinde Maslach quod attinet, idem retulit, habere Turcas medicamenta quædam, quibus frequenter utuntur, quæ primum hilares reddunt, at mox, præsertim si copia peccatum sit, insanos, inde in somnium coniiciunt, quo variæ rerum iucundissimarum imagines omnino repræsentantur. Et quidem talia præcipuè duo habere, quorum primum patrio sermone Afión dicitur : alterum Bóngelic. Et Afión nihil alius esse quam opium nostrum, quod iter facientes assumunt, ut hilarius tempus perdant, fessique redeuntes suavius dormiant. Aiunt enim post eius usum sibi somnia iucunda obiici et choreas pulcherrimum virginum sibi videri. At si sæpius id sumant, insensati quasi redduntur, minusque, ut antea, animo semper valent. Quin etiam si assuescant huius usui, fieri quam sæpissime solet, ut qua hora sumere consueverant, nisi eadem sollicitè repetant, iam male se habeant, ac si consuetudo fuerit vetustior, in animi deliquium cadant. Tristes fiunt toto vitæ tempore et ad omnia animi officia inhabiles redduntur, nec redire ad ullam hilaritatem queunt, nisi fucata sit et arte usuque opij parata. Quæ causa est, cur ij, qui animo fere nobiliori præditi et ad res gerendas nati, tanquam rem infamem et impiam exsecrentur, sicque inter plebeios tantum, vilesque animos locum inveniant. Bóngelic autem electuarium est ex melle paratum, foliis et semine cannabis pulverisati, quod in maximo usu et frequentiore adeo, quam opium habent, cum languentem ventriculi vim ipsis colligere videatur. Coniicit tamen et hoc in eadem homines pericula, cum delirantes reddat, et si somnum capiant, (quem conciliat similiter) gigantes pugnare sibi videantur, ignesque et civitates ardentes. Cæterum idem Dn. D. Bucretius, ut ab aliis etiam in veritatem inquireret, cum Venetiis mane in coronam Turcarum circa mensam cuiusdam fœminæ stantem incideret, videretque ipsos aquam quandam potitare (quam vendebat hæc) ferventissimam, ut non nisi guttulam semper deglutirent, atque ex ipsis, quid esset, quæreret, responderunt, decoctum esse seminis cuiusdam, quod Caphe vocant, allati ex Arabia Felice, quod bibunt matutinis horis, ut nostri aquam vitæ. Tandem cum etiam incideret in Dn. Poterium, ex scriptis Chymicis notum, atque ipsum de Maslach percontaretur, retulit hic, se multa iuvene de eodem indagasse, ac tandem a pluribus Turcis edoctum esse, nihil quam opium nomine vocari. Cui cum Dn. D. Bucretius auctoritatem Turnheuseri, cui fidem facit, tot circumstantiis, quas affert, obiiceret, ille se parvipendere hominis istius fidem respondit, a quo nunquam nin credulus fuerit delusus. Ex quibus omnibus patet ; etsi vox Maslach non omnibus nota nec ubique obvia sit, tamen medicamentum quod eo nomine circumfertur, ex opio esse. Et cum de hac re sit unanimis consensus, non tantum Turcarum, sed et Christianorum, qui nihil aliud pro Maslac, quod in Turcia emerunt, quam opium monstrant : non video cur eum deserere, et Turnheusero assentiri potius debeamus, qui tamen in aliis rebus multis fidem suam suspectam reddidit. Si qui tamen hac de re certiora (nam fides hic penes experientiam est) cognita et perspecta habet, ut veritas patefiat, ea in publicum conferat.

[Je souhaite ajouter ici, chemin faisant, quelque chose sur le maslach des Turcs, que j’ai mentionné plus haut : on a généralement pensé, jusqu’à ce jour, que le maslach est à tenir pour extrait de l’opium, comme ont fait Scaliger, dans la première section de ses Exerciationes, Wier, au chapitre 18, livre 3 de Præstigiis dæmonum, {a} et d’autres ; et si le nom de maslach ne se lit pas chez tous les auteurs, presque tous le décrivent comme ayant cette provenance. Il en est pourtant aujourd’hui qui la réfutent, suivant en cela l’autorité de Leonardus Turnheuserus qui a écrit, au livre i, chapitre 29, de son Herbarium, que le maslach est tiré du suc de cervaria, disant qu’une relation secrète des Turcs le lui avait appris. {b} Bien que le maslach ne soit pas utilisé chez nous, pour en apprendre la vérité, j’ai écrit sur ce sujet au très distingué Daniel Bucretius, {c} à Padoue, mon concitoyen et ami, lui demandant de s’en enquérir à Venise auprès de Turcs ou autres gens qu’il croyait en détenir quelque connaissance. Il a en premier interrogé sur ce sujet M. Johannes Baptista Sylvagius, natif de Genève, interprète de la République de Venise auprès du Grand Turc, et qui connaît parfaitement les langues et les mœurs des peuples du Levant. D’abord, il a nié que quand ils se préparent au combat, les Turcs mangent quelque chose de tel pour affronter plus courageusement la mort ; il est même très énergiquement défendu à qui s’apprête à lutter de consommer n’importe lequel de ces produits qui peuvent troubler l’esprit en quelque façon. Ils croient, en revanche, que ce qui accroît le courage du guerrier est la prédestination que Dieu a établie pour l’éternité sur la vie et la mort de l’homme. Quand, en effet, il faut se battre, chacun exhorte ses chefs et ses généraux à se montrer hardis, à se rappeler qu’on fait la guerre pour Dieu et pour la sainte foi des ancêtres, et que si quelque péril menace, ils seront quand même protégés de la mort si la divinité éternelle l’a ainsi prévu ; mais si, au contraire, le sort décide une issue moins favorable, ils savent qu’aussitôt ils deviennent des martyrs auxquels le ciel s’ouvrira. Ensuite, concernant le maslach, le même personnage m’a rapporté que les Turcs le tiennent pour une classe de médicaments qu’ils emploient fréquemment ; d’abord, ils les rend joyeux, mais bientôt fous, particulièrement s’il y a eu erreur de dose ; et enfin, ils sombrent dans le sommeil, où se présentent en général à l’esprit diverses images fort agréables. Il en existe deux sortes principales qu’on appelle dans leur langue maternelle afión et bóngelic. L’afión {d} n’est rien d’autre que notre opium ; ceux qui voyagent l’emportent pour que le temps s’écoule plus gaiement et pour dormir plus agréablement quand ils reviennent épuisés. Ils disent en effet qu’après en avoir pris, ils sont jetés dans des rêves délicieux et voient danser les plus belles jeunes filles. Mais ils sont rendus comme insensés s’ils en prennent trop souvent ; toutefois, comme on a dit plus haut, ils aiguisent toujours leur courage s’ils en prennent de temps à autre. Par contre, s’ils s’habituent à en user, il arrive très ordinairement qu’à l’heure où ils ont coutume d’en consommer, s’ils ne s’en procurent pas sur-le-champ, ils se sentent mal ; et si l’accoutumance a été plus ancienne, ils tombent dans la folie. Ils sont alors plongés dans l’affliction pendant tout le restant de leur vie et incapables d’accomplir les travaux de l’esprit ; ils ne peuvent retrouver aucune gaieté, sinon feinte et procurée par l’effet de la prise de l’opium. La conséquence en est que ceux qui sont généralement dotés de très nobles espérances, et nés pour diriger les affaires, maudissent, comme un objet d’infamie et d’impiété, le fait de ne trouver ainsi place que parmi les plébéiens et les esprits vils. Le bóngelic {e} est quant à lui un électuaire préparé à partir de miel, et de feuilles et de graines de chanvre pulvérisées, qu’ils utilisent extrêmement et bien plus fréquemment que l’opium, parce qu’il leur semble relever la force languissante de l’estomac. Comme l’opium, pourtant, il jette les hommes dans les mêmes dangers, puisqu’il les plonge dans le délire ; et s’ils trouvent le sommeil (qu’il procure pareillement), ils s’imaginent combattre des géants, des incendies et des citadelles embrasées. Ce même M. Brucetius, pour rechercher la vérité auprès d’autres gens, tomba un matin, à Venise, dans le quartier des Turcs, sur une femme qui se tenait auprès d’une table ; il vit qu’elle leur vendait à boire un liquide très brûlant ; ils l’avalaient sans en perdre une goutte ; quand il leur demanda ce dont il s’agissait, ils répondirent que c’était la décoction d’une graine qu’ils appellent café, importée d’Arabie Heureuse, et qu’ils boivent le matin, comme ceux de chez nous prennent de l’eau-de-vie. {f} Quand il finit aussi par rencontrer M. Potier, bien connu pour ses écrits chimiques, {g} il l’interrogea sur le maslach ; il lui répondit y avoir consacré beaucoup de recherches durant sa jeunesse et avoir appris des Turcs que cette drogue n’est rien d’autre que ce qu’on nomme l’opium. Quand M. Brucetius lui opposa l’autorité de Turnheuserus, à laquelle il se remettait sur tous les sujets dont il a traité, Potier repartit que lui n’accordait aucune confiance à cet auteur, en qui nul n’a jamais cru sans y être abusé. De tous ces témoignages, il ressort que, si le mot maslach n’a pas le même sens pour tout le monde et ne se rencontre pas partout, il se vend sous ce nom un médicament qui proviendrait de l’opium. Et puisque tout le monde est d’accord là-dessus, parmi les Turcs comme parmi les chrétiens, qui ne connaissent aucun autre maslach que celui qu’ils ont acheté en Turquie et qu’on désigne comme étant de l’opium, je ne vois pas pourquoi nous devrions abandonner cette idée, plutôt que suivre celle de Turnheuserus, dont le jugement s’est trouvé suspect à quantité d’autres égards. Néanmoins, si quelqu’un détient sur ce sujet des découvertes et des connaissances plus certaines (car la bonne foi est ici entre les mains de l’expérience), qu’il en fasse publiquement part, de sorte que jaillisse la vérité]. {h}


  1. V. notes [30], supra, pour l’Exercitatio de Jules-César Scaliger contre Cardan, et [19], lettre 97, pour le livre de Johann Wier « sur les fantasmagories des démons » (Bâle, 1577, pour la première de nombreuses éditions).

  2. Leonardus Turnheuserus (Leonhard Thurneysser, Bâle 1531-Cologne 1595), alchimiste et astrologue suisse, rencontra un grand succès à Berlin, à la cour de l’électeur de Brandebourg. Son « herbier » est intitulé Historia seu descriptio plantarum omnium, tam domesticarum quam exoticarum, earumdem virtutes influentiales, elementares et naturales, necnon icones etiam veras ad vivum expressas proponens [Histoire ou description de toutes les plantes, tant domestiques qu’étrangères, présentant leurs signatures (v. note [5], lettre 340), et leurs vertus élémentaires et naturelles, ainsi que leurs images dessinées avec autant de vérité que si elles étaient en vie] (Berlin, 1578, in‑fo, pour la première édition).

    Le chapitre 29 du livre i (pages cxv‑cxvi) est intitulé De Cervaria mare, quæ alias Sardinica et Rubra, aliis Nigra cognominatur, alias vero Causimon et Thymoleon appellatur [La Cervaria de mer, autrement surnommée Sarde et Rouge, ou encore Noire, mais qu’on appelle aussi Causimon et Thymoléon]. Cette cervaria doit être similaire voire identique au peucedanum ou peucédan (fenouil de porc ou queue de cochon) : plante ombellifère dont la gomme ressemble à l’encens et est dotée de nombreuses vertus médicinales ; je ne lui ai pas trouvé de relation avec le chanvre (v. note [9], lettre 353). Dans un encadré sur le Maszlach, il est dit qu’il est extrait d’une plante de Judée (Traconitidis regionis) et que ses effets lui ont valu le nom de thymoléon (θυμολεων, « cœur de lion » en grec), en lien avec le titre du chapitre.

  3. Probablement le médecin Daniel Bucretius, natif de Breslau, mort moine dominicain en 1631, et fils du médecin germano-polonais Daniel Rindfleisch, dit Bucretius (1562-1621).

  4. Scalig. in exercit. scribit Amphiam [Scaliger, en ses Exercitationes, écrit Amphiam] (note marginale de Sennert).

  5. Littré DLF : autre dénomination du bang, banche ou bangue, nom indien du chanvre cultivé dont on tire le haschich (v. note [13], lettre latine 109).

  6. V. notule {b}, note [4], lettre 5, pour l’Arabie Heureuse.

    Par un message daté du 24 décembre 2019, un lecteur de Cayenne, M. Frédéric Blanchard, botaniste et agronome, chef de mission Biodiversité en Guyane, s’étonne que Guy Patin n’ait jamais parlé du café. J’ajoute que cela est d’autant plus surprenant qu’il a évoqué presque tous nos stupéfiants modernes (qu’on préfère désormais appeller psychoactifs addictifs) d’origine végétale : alcool (vin, bière, cidre, poiré), tabac, thé, chocolat, cannabis, opium. La réponse est simplement chronologique : hormis les voyageurs et peut-être de très riches aristocrates, Patin et ses contemporains français ne connaissaient pas ce produit. Furetière présentait le caffé comme une nouveauté dans son Dictionnaire universel (1689) :

    « Breuvage fait d’une espèce de fève noire qui croît seulement dans l’Arabie Heureuse. {i} Les Turcs le nomment cahué ou caoua. Elle est fort estimée par tout l’Orient, et l’usage n’en est devenu commun en Occident que depuis environ 25 ans. Il y a en Turquie des cabarets exprès pour en vendre, comme on fait le vin en ces quartiers. À Londres on dit qu’il y a trois mille cabarets de café. Ce breuvage se fait ou de l’écorce de la fève, et c’est celuy qui a le plus de vertu, ou de la substance même. On la fait rôtir au feu, et puis on met deux ou trois drachmes de cette poudre rôtie sur une livre d’eau bouillante, ou une cuillerée sur trois tasses d’eau. L’arbre est toujours vert, ressemble au fusain ou bonnet de prêtre. Sa vertu est d’être chaude et sèche, et propre à l’estomac. Elle fortifie les membres, mondifie le cuir {ii} en desséchant les humidités qui sont dessous, et donne bonne odeur à tout le corps. Elle guérit l’obstruction des viscères, provoque les mois des femmes, guérit la gale et la corruption du sang, la migraine et l’hydropisie. Plusieurs lui attribuent les mêmes vertus qu’au thé. On boit de ce breuvage à toute heure, et du moins trois fois par jour. On le hume fort chaud et à petits traits, de peur de se brûler, et il sert d’entretien dans une longue conversation. C’est une des choses nécessaires que les Turcs sont obligés de fournir à leurs femmes. Son goût est amer et sent le brûlé ; mais en deux jours on s’y accoutume. Pour l’adoucir on y met du sucre et du girofle. Le premier qui en a écrit vers le ixe s. a été Zacharie Mahomet Rhazès ou Rhasis, célèbre médecin arabe, puis Ebensina dit Avicenne, Prosper Alpinus au livre des plantes d’Égypte, qui est le premier qui en a donné des nouvelles aux Européens il y a environ cent ans ; Veslingius dans ses observations, Bauhinus dans son Pinax, Olaus Wormius, Olearius et Leonard Rauwolf dans leurs itinéraires ; Mollembrok, Pietro della Valle, Thévenot dans leurs Relations. Simon Paulli en a condamné l’usage dans un commentaire contre le thé et le tabac, et il lui objecte qu’il énerve les hommes, comme témoigne Olearius. {iii} Le café fut découvert, au rapport du maronite Fausto Nairone, {iv} par le prieur de quelques moines, après qu’il eut été averti par un homme qui gardait des chèvres ou des chameaux, que quelquefois son bétail veillait et sautait toute la nuit ; ce qui fit qu’il en essaya la vertu qu’il a d’empêcher le sommeil ; et il l’employa d’abord à empêcher que ses moines ne dormissent à matines. On dit qu’il dissipe aussi la tristesse parce qu’il est rempli de sels volatils et de soufre. On tient qu’il n’est pas propre aux bilieux, ni à ceux qui digèrent trop vite. »

    1. V. notule {b}, note [4], lettre 5.

    2. Nettoie la peau.

    3. Plusieurs de ces auteurs sont mentionnés dans notre édition, et figurent dans son index.

    4. Antonio Fausto Naironi (Ban, Liban vers 1635-Rome 1707, maronite éduqué à Parme, professeur de langue syriaque à la Sapienza) serait auteur du livre intitulé Virtu del kafe bevanda introdotta nuovamente nell’Italia, con alcune osservationi per conservar la sanita nella vecchiaia [Vertu du café, breuvage nouvellement introduit en Italie, avec certaines observations pour conserver la santé dans la vieillesse] (Viterbe, Diotallevi, 1665, in‑4o, plusieurs rééditions ultérieures) ; mais cet ouvrage est plus communément attribué à Domenico Magri (1604-1672), prêtre italien originaire de Malte.

  7. V. note [5], lettre 118, pour Pierre Potier (Poterius), médecin français de Bologne.

  8. Les mots maslach et amfiam ont aujourd’hui disparu des dictionnaires ; mais, comme pensaient Turnheuserus et Patin, ils désignaient des drogues qui ne dérivaient pas de l’opium. Il s’agissait d’un mélange de cannabis (haschich) avec diverses substances, dont la nature et la qualité variaient selon le lieu où on le composait, au Proche-Orient ou en Inde. Le dictionnaire de Panckoucke (1812-1822) a depuis écrit du chanvre :

    « L’odeur vireuse [semblable à celle de l’opium, de la chicorée ou de la laitue (Littré DLF)] très prononcée qui s’exhale du chanvre est généralement connue ; on assure même que ceux qui se livrent au sommeil dans le voisinage des champs qui en sont plantés, éprouvent en s’éveillant des vertiges, des éblouissements et une sorte d’ivresse. Ce qui vient à l’appui de ce fait, c’est l’usage que les Orientaux font du chanvre dans la préparation enivrante connue sous le nom de bangue par les Persans et de maslac par les Turcs. »


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Leçons de Guy Patin au Collège de France (1) : sur le Laudanum et l’opium, note 33.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8129&cln=33

(Consulté le 29/03/2024)

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