À Charles Spon, les 5 et 7 juin 1652, note 34.
Note [34]

François-Jacques d’Amboise, comte d’Aubijoux, baron de Castelnau, de Lévis et de Graulhet, avait été intime compagnon de Gaston d’Orléans. Après avoir dû s’exiler en Angleterre à l’issue de la conjuration de Cinq-Mars (1642), il avait été nommé maréchal de camp en 1646, puis lieutenant de roi en Languedoc, gouverneur de la citadelle de Montpellier en 1650. Avec sa mort, à Graulhet le 19 novembre 1656, allait s’éteindre la famille d’Amboise d’Aubijoux. Aubijoux fut l’un des protecteurs de Molière.

Charles d’Aigrefeuille, Histoire de la ville de Montpellier… (Montpellier, Jean Martel, 1737, page 424) :

« Il {a} préparait cependant lui-même un plus grand sujet de trouble à Montpellier et à la province en se déclarant, comme il fit, pour M. le Prince qui venait de prendre les armes. On dit que la considération de M. le duc d’Orléans, dont il était la créature, l’y engagea ; ce qui lui fit entretenir des correspondances secrètes avec le comte de Marchin, qui commandait en Catalogne et qui en débaucha les troupes en faveur de M. le Prince. Mais lorsqu’on eut appris que le cardinal Mazarin, revenu en France dans le mois de février 1652, avait repris sa place dans le Conseil, alors le vicomte d’Aubijoux ne garda plus de ménagements et travailla ouvertement à assurer au prince la ville et la citadelle de Montpellier. Il fit faire des dehors à la citadelle, accompagnés de quelques demi-lunes ; et pour être maître de la ville, il en fit sortir plusieurs gentilshommes qui lui étaient opposés, parmi lesquels on marque le marquis de la Roquette, frère aîné de Brissac […], et Destros, major de la ville, qui lui dit avec fermeté qu’il n’embrasserait jamais d’autre parti que celui du roi. L’impunité où l’on vivait alors lui fit porter les choses bien plus loin car le roi ayant chargé le sieur de Foullé de venir à Montpellier pour lui porter ses ordres et pour commander aux receveurs de se retirer à Frontignan, afin d’y tenir plus en sûreté les deniers royaux, M. d’Aubijoux, instruit de sa marche, le fit enlever en chemin et conduire à la citadelle ; d’où six jours après, il fut changé à Aigues-Mortes, qui s’était déclaré de son parti, de même que Sommières et que le château de Corcone. Cette aventure arriva sur la fin de juin. »


  1. Aubijoux.

V. notes :

  • [13] du Borboniana 6 manuscrit pour la branche d’Amboise de Chaumont, cousine de celle d’Aubijoux ;

  • [70], lettre 336, pour le duel qui opposa Aubijoux à Brissac le 6 janvier 1654 à Paris ;

  • [27], lettre 219, et [50], lettre 222, pour Étienne Foullé.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, les 5 et 7 juin 1652, note 34.

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(Consulté le 19/04/2024)

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