Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 34.
Note [34]

V. note [16], lettre 80, pour la disgrâce de François Sublet des Noyers (v. note [19], lettre 55) en avril 1643, un mois avant la mort de Louis xiii (le 14 mai). Le récit d’Olivier Le Fèvre d’Ormesson qu’on lit dans cette note (v. sa notule {b}) insiste aussi sur les conséquences que cette répudiation eut pour les jésuites : leur requête pour être intégrés dans le Corps de l’Université de Paris était sur le point d’être acceptée (v. notes [6], lettre 82, [12], lettre 79, et [28], lettre 97).

Dans le manuscrit de Vienne, cet article sur « la disgrâce de M. de Noyers » (page 63) est accompagné de cette note marginale du scribe qui a transcrit les cahiers de Guy Patin :

« Par la date de cet article il paraît que ceci n’est pas une suite de ce que M. Naudé lui dit à son retour d’Italie en 1642, comme il a dit au commencement de ce manuscrit. Ce qui se peut encore remarquer dans la suite en beaucoup d’endroits tant par les dates que par le style. Ceci soit dit une fois pour toutes à l’égard de tout ce manuscript qui est une rhapsodie, comme je crois, tant de ses propres pensées que de ce qu’il a ouï dire à plusieurs personnes qu’il enchevêtre et brouille ensemble selon que cela lui vient en l’esprit, sans ordre et sans suite. »

En outre, le manuscrit de Vienne prolonge d’imprécations antiloyolitiques le prudent « etc. » du Patiniana imprimé (sans toutefois le supprimer) :

« […]. S’il n’eût été disgracié, les jésuites eussent le lendemain obtenu au privé Conseil l’arrêt d’association à l’Université, à la ruine de l’Université et de la Sorbonne. Pour moi, quand je considère ces choses, et la perte qu’a faite cette Société de gens qui sont de l’humeur de la maison d’Autriche (du bien d’autrui riche) {a} et qui aiment extrêmement à faire fortune et à entrer en possession du bien d’autrui, Sollicitor nullos esse putare Deos. {b} De cette troupe, il me prend envie de croire que le P. Ignace n’est guère saint, {c} ou s’il l’est, qu’il n’a encore guère de crédit en paradis, vu qu’il n’a pu empêcher cette disgrâce qui est venue si à contrecoup de leurs desseins et de leurs affaires. Si cela eût réussi ces sotériques {d} étaient les maîtres des bonnes lettres en France à ce coup. Scaliger disait que les jésuites avaient autant d’obligation au P. Cotton qu’au P. Ignace : que ce dernier les avait faits que cet autre les avait ressuscités, en tant qu’il les avait révoqués d’exil et rétablis en France. {e} Et moi je dis que si M. des Noyers les eût mis en exécution de cet arrêt prétendu, il les eût ennoblis et enrichis, etc. »


  1. Jeu de mots que Guy Patin a cité dans sa lettre du 13 avril 1657 à Charles Spon (5e paragraphe daté du 11 avril).

  2. « Je suis enclin à penser que nul dieu n’existe » (Ovide, v. note [21], lettre 292.

  3. Ignace de Loyola, fondateur des jésuites en 1540, canonisé en 1622 (v. note [1], lettre 46).

  4. Surnom dont Patin a affublé les jésuites dans deux de ses lettres : v. note [5], lettre 82.

  5. Patin, Naudé et leurs amis ont connu le Secunda Scaligerana bien avant sa première édition (Genève, 1666, v. note [6], lettre 888), où on lit (édition de 1740, page 279) sur le R.P. Pierre Cotton (v. note [9], lettre 128) :

    Cotto plus præstat quam Loyola. Loyola genuit Jesuitas, Cotto resuscitat.

    [Cotton surpasse Loyola : Loyola a engendré les jésuites, Cotton les rescuscite].


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 34.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8198&cln=34

(Consulté le 25/04/2024)

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