Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 34.
Note [34]

« Claude Robert dans la Gallia Christiana, page 501, {a} < et > Fr. Belcarius, page 941. » {b}


  1. La page 501 de la Gallia Christiana [France chrétienne] de Claude Robert {i} appartient à la description du diocèse de Valence avec ce paragraphe sur Jean de Montluc (numéroté 68 dans la liste chronologique des évêques de ce diocèse). Avec quelques inexactitudes, il enrichit ce qui a été dit précédemment : {ii}

    Edidit reformationem Cleri Valentinensis, et Diensis, Parisiis, apud Vascosanum 1558. ad Carolum cardinalem Lotharingum. Ei dicat Commentarium de Pactis Iacobus Cuiacius 1559. Interfuit Colloquio Pisciaci 1561. de quo Colloquio agens Illustrissimus cardinalis Perronius lib. 3 de Eucharistia contra Plessæum pag. 1021. ait ipsum Ioannem fuisse quidem nominatum, sed nunquam consecratum Præsulem. Fuit autem Legatus Caroli 9. ad Senatum Poloniæ pro electione Henrici Andium Ducis in regem 1573. Obiit 1579. sepultus in Ecclesia Cadomensi in Vasconia, cum Blasio fratre Mareschallo Franciæ. Eum vero sic Petrus Ronsardus alloquitur :

    Docte Prélat, qui porte sur la face
    Phœbus poutrait, et Pallas au cerveau.

    Ad eum quoque extat præfatio Mureti in libros Oratorios Ciceronis ; cum esset Orator Regius apud Venetos. Legendus Franciscus Belcarius l. 28 n. 63.

    [Il a publié la Cleri Valentini et Dyensis reformatio (Paris, Vascosanus, 1558), {iii} qu’il a dédiée au cardinal Charles de Lorraine. Jacques Cujas lui a dédié son Commentarium de Pactis en 1559. {iv} Il a participé au Colloque de Poissy en 1561, sur lequel, attaquant du Plessis-Mornay, l’illustrissime cardinal Duperron (livre iii de l’Eucharistie, page 1021) dit que notre Jean a certes été nommé évêque, mais jamais consacré. {v} En 1573, il fut aussi ambassadeur de Charles ix auprès de l’Assemblée polonaise pour l’élection de Henri, duc d’Anjou, à la royauté. {vi} Il mourut en 1579 et fut enterré dans l’église de Caen en Gascogne, {vii} auprès de son frère Blaise, maréchal de France. Pierre Ronsard parle de lui avec vérité en ces vers :

    « Docte prélat, qui porte sur la face
    Phœbus potrait, et Pallas au cerveau. » {viii}

    Dans sa préface aux Livres oratoires de Cicéron, Muret le loue aussi, quand il était ambassadeur du roi à Venise. {ix} Il faut lire Franciscus Belcarius, livre xxviii n. 63]. {x}

    1. Première édition (Paris, 1626), v. note [51] du Borboniana 5 manuscrit.

    2. V. notes [31][33] supra.

    3. Cleri Valentini et Dyensis reformatio restitutioque ex sacris Patrum conciliis excerpta per R.D. Joannem Monlucium earum Diœcesium Episcopum [Réforme et rétablissement du clergé de Valence et du Dauphiné, tirés des saints conciles des Pères par le Révérend Père Jean de Montluc, évêque de leurs diocèses] (Paris, Michael Vascosanus, 1558, in‑8o de 206 pages), dédié au cardinal Charles de Lorraine (v. premi-re notule {j}note [21] du Borboniana 5 manuscrit).

    4. Les Iacobi Cuiacii Iurisconsulti Commentarii… [Commentaires de Jacques Cujas, jurisconsulte…] sur le Digeste justinien (Lyon, Ioannes Tornæsius, 1559, in‑fo de 426 pages) sont dédiés à Arnaud Du Ferrier, président au Parlement de Paris (v. supra note [32]). Leur seconde partie (pages 320‑426), sur 11 titres des Pandectes, dont les deux derniers traitent de pactis et transactionibus [sur les contrats et transactions], est néanmoins dédiée Ad amplissimum virum D. Ioannem Monlucium Episcopum et Comitem Valentinum Diensem [Au très éminent Monseigneur Jean de Montluc, évêque-comte de Valence en Dauphiné].

    5. V. la première citation (notule {a}) de la note [33] supra (qui n’est pas extraite du livre iii de Duperron, mais de ses additions au livre ii).

    6. V. la seconde citation (Sainte-Marthe) de la note [32] supra.

    7. Cadomum est le nom latin de Caen en Normandie et Vasconia, celui de la Gascogne. Cette localisation est incompréhensible : Montluc a été inhumé dans la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, qui est une ville du Languedoc et non de Gascogne ; la cathédrale de Caen est aussi dédiée à saint Étienne.

    8. Pour dire le beau visage d’Apollon et le génie de Pallas, déesse de la sagesse et des arts. La suite de l’élogieux sonnet de Ronsard n’a pas d’autre intérêt que littéraire (sans inspirer d’extase poétique).

    9. Surprenante confusion entre Marc-Antoine Muret (Muretus, v. note [31], lettre 97) et Paolo Manuzio : v. supra note [31].

    10. V. ci-dessous.

  2. Rerum Gallicarum commentarii ab anno Christi mcccclxi ad annum mdlxxx. Accessit ex occasione, variis locis, Italicæ, Germaniæ, Hispanicæ, Hungaricæ, et Turcicæ Historiæ tractatio. Opus posthumum auctore Francisco Belcario Peguilione Metensi Episcopo, generis claritate, humanarum sacrarumque literarum cognitione, rebusque tum Gallia, tum in Concilio Tridentino præclare gestis illustri ; ut ex proximis ad lectorem præfationubus constabit, et ex eiusdem oratione de Druidensi victoria ad Patres Concilii. Ad Ludovicum xiii. Francorum et Navarræ Regem Christianissimum.

    [Commentaires des affaires de France depuis l’année 1461 jusqu’à l’année 1580. Il y est en outre traité, à l’occasion, de l’histoire italienne, allemande, espagnole, hongroise et turque. Ouvrage posthume de François Beaucaire de Péguillon, évêque de Metz, {i} illustre pour l’éclat de sa famille, pour sa connaissance des lettres profanes et sacrées, et pour ce qu’il a brillamment accompli tant en France qu’au concile de Trente, ainsi qu’on le constatera dans ses préfaces au lecteur et dans son discours sur la Victoire des druides {ii} adressé aux pères du concile. Dédié à Louis xiii, roi très-chrétien de France et de Navarre] {iii}

    La page 941 appartient au vingt-huitième des trente livres qui composent l’ouvrage et porte sur l’année 1560, avec ce paragraphe intitulé Castilio Amyralius Calvinianorum querimonias apud Regem prosequitur [L’amiral de Châtillon accompagne les plaintes des calvinistes auprès du roi], qui relate l’assemblée des notables du royaume tenue à Fontainebleau du 21 au 26 août :

    Decimo easdem Kal. quum eadem hora, qua prius, hoc est, prima pomeridiana, ut Galli numeramus, apud Regina Regis matrem coiissent, et Rex Valentino Episcopo postremo consiliario, ut sententiam diceret, iinxiset, surrexit Castilio Amyralius, et Calvinianorum nomine duos libellos Regi obtulit, quibus se de Ambasiana conspiratione, et cæteris seditionibus purgare conabantur : et ut supplicia religionis ergo usque ad universi Christianismi Concilium remitteret, postremo ad facienda suæ persuasionis sacra, concionesque habendas templa illis attribueret, postulabant. Quum in Normaniam ad præparandam militibus in Scotiam navigaturis classem profectus essset, et mandatum a Regina Regis matre accepisset, ut Calvinianorum querimonias audiret, in id incubuisse et hos libellos reportasse : qui satis æqua ratione niti videntur, Regem obsecrare, ut quod hic egerit, æqui bonique consulat. Libelli Albaspineo Regio scribæ traditi sunt, quos alta voce, ut ab omnibus audierentur, legeret. Ubi lecti fuerunt, Valentino Episcopo iterum Rex iniunxit, ut sententiam diceret. Tria capita (inquit) Regia Majestas nobis proposuit, de religione, de Regio ærario, de ratione, qua populi ei obnoxii ad voluntariam eius observantiam, obsequiumque adducantur : quibus ut satisfiat, non in humani ingenii prudentia, sed in sola Dei bonitate positum arbitror, qui nunquam malum aliquod importari sinit, cui non simul præsens remedium porrigat. Tum Diocletiani Imperatoris dictum adduxit, principum miseram conditionem esse, quos sæpenumero hi maxime fallunt, quibus plurimam fidem adhibent : id illi non accidisse, qui matris prudentia, et Guisanorum diligentia seditionem Ambasianam deprehenderit, eique mature providerit : deinde in Episcoporum, curionum, cæterorumque virorum sacratorum impuros mores, negligentiam, ignorantiam invectus, illud Esaiæ regni Iudaici ruinam præcidentis citavit : contra Calvinianorum ministrorum modestiam, diligentiam, eruditionem opposuit : ut non mirum sit, si istorum doctrina tam multis libris, quam frequentibus concionibus hominum mentibus instillata plures temporis successu ad se pellerexit : deinde ad Reginas, matronasque et puellas aulicas conversus, ut Psalmos Davidis, atque alios tam in templis quam extra templa decantent, hortatus est ; corrigendam Episcoporum, curionumque negligentiam, et antiquos mores instaurandos, quæ prima seditionum compescendarum ratio est : altera ut Concilium totius Christianismi celebretur : aut si id impetrari non potest, saltem Galliæ totius Episcopi suum celebrent ; qualia sub Carolo Magno, Ludovicoque eius filio celebrata sunt ; ad quod Concilium etiam ex Calvinianis eruditiores admittantur, ut si qua via consentire nobiscum possint, periculum fiat. Nec illa objectio recipienda est qua dogmata, quæ nunc controversuntur, antiquis Conciliis vel approbata, vel damnata asserunt : Theodosius enim Imperator Arrianos, Macedonianosque, atque eorum placita Constantinopolitano Concilio expendi, ad damnari iussit, quamvis Niceno, atque aliis Conciliis antea damnati fuissent.

    [On se réunit chez la reine mère le dixième jour précédant les mêmes calendes, {iv} à la même heure, c’est-à-dire la première après midi, comme nous les comptons en France. Quand le roi commanda à son dernier conseiller, l’évêque de Valence, de donner son avis, l’amiral de Châtillon se leva {v} et, au nom des calvinistes, présenta deux requêtes au roi : la première visait à se justifier de la conjuration d’Amboise {vi} et d’autres séditions, et par conséquent, à reporter les châtiments de la Religion jusqu’à la tenue d’états généraux réunissant tous les chrétiens ; la seconde réclamait qu’on leur permît de célébrer les offices de leur culte et de prêcher dans leurs temples. Quand, en Normandie, notre flotte armée s’apprêtait à partir pour l’Écosse, {vii} la reine mère était convenue d’entendre les plaintes des calvinistes et leur avait demandé de coucher leurs requêtes sur le papier et de les lui remettre. Il leur semblait maintenant raisonnable de supplier le roi d’examiner ce dont il s’agissait. Les requêtes furent alors remises au secrétaire d’État L’Aubespine, {viii} qui les lut à haute voix afin que tous les entendissent. Cela fait, le roi demanda de nouveau à l’évêque de Valence de dire son avis. « Sa royale Majesté, dit-il, nous a soumis trois points capitaux, touchant à la religion, aux finances de l’État, et à la raison pour laquelle les peuples qui lui sont soumis sont menés à la volonté de le respecter et de lui obéir. Pour y satisfaire, je pense qu’il ne faut pas s’en remettre à la sagesse de l’esprit humain, mais à la seule bienveillance de Dieu, lequel ne permet jamais de provoquer un mal contre lequel n’existerait aucun remède efficace. » Il cita alors les paroles de l’empereur Dioclétien, disant que le sort des princes est malheureux, en ce qu’ils sont très souvent profondément trompés par ceux qui professent diverses religions : {ix} cela n’est pas arrivé à celui dont la prudence de sa mère et la diligence des Guise ont surpris la conjuration d’Amboise {v} et y ont promptement pourvu. Ensuite, transporté contre les mœurs impures, la négligence et l’ignorance des évêques, des cardinaux et d’autres ecclésiastiques, il a cité le passage d’Isaïe coupant court à la ruine du royaume de Judas, {x} et leur a opposé la modestie, la diligence et la science des ministres calvinistes : si bien qu’il n’y a pas à s’étonner que leur doctrine, que tant de livres et tant de prêches ont instillée dans les esprits, ait, au fil du temps, attiré quantité de gens à elle. Et puis il s’est tourné vers les reines, les dames et les demoiselles de la cour, et les a exhortées à réciter les Psaumes de David et autres cantiques, dans les églises comme ailleurs. « Il faut corriger la négligence des évêques et des cardinaux et rétablir les anciennes mœurs, car telle est la première manière d’apaiser les séditions ; {xi} une autre est que se réunissent des états généraux de tous les chrétiens ou, si c’est impossible, que les évêques de toute la France tiennent leur assemblée, comme firent jadis Charles le Grand et son fils Louis. » {xii} Les plus réfléchis des calvinistes ont même adhéré à cette initiative, pour essayer de voir s’il était possible de s’entendre avec nous. On n’a pas retenu l’objection selon laquelle les dogmes aujourd’hui controversés auraient été approuvés ou condamnés par les anciens conciles : de fait, au concile de Constantinople, l’empereur Théodose a ordonné que soient punis et condamnés les ariens et les macédoniens, bien qu’ils l’aient préalablement été à Nicée et par d’autres conciles]. {xiii}

    1. François Beaucaire de Péguillon (Audes, Bourbonnais 1514-La Creste, Auvergne 1591), évêque de Metz en 1555.

    2. Allégorie des Français luttant contre l’hérésie protestante.

    3. Lyon, Claude Landry, 1625, in‑4o de 1 026 pages.

    4. Les calendes citées à la page 940 étant celles de septembre (c’est-à-dire le 1er septembre), le 10e jour qui les précède correspond au 23 août (1560).

    5. La reine mère était Catherine de Médicis et le roi, son fils François ii ; l’amiral de Châtillon était Gaspard ii de Coligny, meneur du parti protestant (v. note [156], lettre 166).

    6. Événement déclenchant des guerres de Religion, survenu en mars 1560 : v. note [13], lettre 113.

    7. Marie de Guise était la mère de Marie Stuart, alors reine de France, comme épouse de François ii ; elle assurait la régence de l’Écosse depuis la mort, en 1554, de son mari, le roi Jacques v. Soutenu par les Anglais, un parti de nobles écossais s’était révolté contre sa Couronne et la France était venue à son secours en envoyant des troupes par mer, en avril 1560. Cette expédition s’était soldée par un échec militaire et diplomatique ; Marie de Guise était morte le 11 juin ; le traité d’Édimbourg, conclu le 6 juillet, avait mis fin à l’alliance franco-écossaise et institué le protestantisme en Écosse, comme religion d’État.

      Dès ces premières phrases, le latin de Beaucaire de Péguillon s’est avéré exécrable : malgré la difficulté de l’exercice, j’ai fait de mon mieux pour en donner une traduction intelligible.

    8. Sébastien de L’Aubespine (1518-1582), évêque de Limoges en 1558.

    9. Référence inexacte, ces propos sont ceux de l’empereur Domitien (v. note [8], lettre 851), dans sa Vie écrite par Suétone (chapitre xxi, § 1) :

      Conditionem principum miserrimam aiebat, quibus de coniuratione comperta non crederetur nisi occisis ;

      [Le sort des princes, disait-il, est extrêmement malheureux, en ce qu’on ne croit pas en la réalité d’une conspiration tant qu’ils n’ont pas été tués].

    10. Le chapitre 3 d’Isaïe fustige l’anarchie et l’impiété qui sévissaient à Jérusalem et menaçaient de ruiner le royaume.

    11. Relation conforme à celle de Jacques-Auguste i de Thou, rapportée dans la notule {c} de la note [33] supra.

    12. États généraux assemblés par Charles vii, en 1439 et 1448, puis par son fils Louis xi, en 1468.

    13. Le concile de Constantinople, réuni en 381 par l’empereur Théodose ier (v. note [3] de l’Observation i de Guy Patin et Charles Guillemeau), avait confirmé la condamnation des hérésies prononcée par le concile de Nicée (en 318), notamment celles des ariens, qui niaient la divinité du Christ (v. note [15], lettre 300), et des macédoniens (sectateurs de l’évêque Macedonius), qui niaient la divinité du Saint-Esprit. Il n’était donc pas inutile ou impie de réexaminer les décisions de précédents conciles.

  3. Ces deux références ont été ajoutées dans la marge du manuscrit à la suite de celles qui ont été détaillées dans la note [33] supra.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 34.

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(Consulté le 20/04/2024)

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