À Charles Spon, le 13 juin 1644, note 35.
Note [35]

Cette Histoire de l’origine et progrès du Collège de médecine de Lyon… est un discours de 23 pages, fort mal écrit et truffé d’extravagances, dont Guy Patin relevait la plus énorme (pages 6‑7, avec en note les références au Nouveau Testament indiquées par Meyssonnier) :

« Voilà l’état auquel l’Université de Lyon se trouva sous ces premiers empereurs romains. Peu d’années après, saint Paul étant à Rome et allant en Espagne accompagné de saint Luc médecin, comme il est aisé à remarquer en tous les lieux auxquels il a fait mention de lui dans ses Épîtres canoniques, passa par Lyon ; et ne faut pas douter que comme ce savant évangéliste {a} communiquait ses sentiments à cet excellent apôtre {b} sur les matières qui dépendaient de la médecine, ainsi que le prouve cet avis donné par Timothée pour fortifier son estomac par l’usage du vin, {c} et recevoir par contre de lui, pour ajouter à ce qu’il avait appris de la sainte et bienheureuse Vierge Marie pour cet évangile sacré, lequel nous instruit avec plusieurs particularités qui lui sont singulières de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ, suivie des actions miraculeuses de sa vie, de sa mort, de sa résurrection glorieuse, et des autres bonnes et agréables nouvelles employées par ce grand et admirable vaisseau d’élection {d} envoyé pour amener les gentils au christianisme ; aussi, notre saint médecin profitant de la lecture des sacrés écrits qu’il donnait à l’Église catholique, à la composition desquels il était présent le plus souvent, et de l’exemple qu’il lui donnait de tant de rencontres de se faire tout à tous pour amener les nations à salut, {e} s’accommodant avec elles où l’intérêt de Dieu n’y était point précisément offensé ; même jusqu’à faire circoncire son disciple Timothée {f} et se purifier pour avoir moyen de converser plus librement parmi les juifs et les instruire de la vérité du christianisme. {g} Il ne faut pas douter, mes chers auditeurs, que saint Luc venant dans une académie fameuse, n’employât le prétexte de la médecine pour conférer avec eux sur les mystères de notre rédemption, par la même raison que ce grand docteur des nations qu’il accompagnait s’était servi dans la ville d’Athènes de l’antique inscription d’un autel dédié à la commémoration d’un Dieu inconnu. » {h}


  1. Luc.

  2. Paul.

  3. « Cesse de ne boire que de l’eau. Prends un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquents malaises » (Ep. i. Tim. 5:23).

  4. « Homme de bien » (Furetière).

  5. « Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait juif avec les juifs, afin de gagner les juifs ; sujet de la Loi avec les sujets de la Loi – moi qui ne suis pas sujet de la Loi – afin de gagner les sujets de la Loi. Je me suis fait un sans-loi avec les sans-loi – moi qui ne suis pas sans une loi de Dieu, étant sous la loi du Christ – afin de gagner les sans-loi. Je me suis fait faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver à tout prix quelques-uns. Et tout cela, je le fais pour l’Évangile, afin d’avoir part à ses biens » (Ep. i. Cor. 9:19-23).

  6. « Paul décida de l’emmener [Timothée] avec lui. Il le prit donc et le circoncit, à cause des juifs qui se trouvaient dans ces parages ; car tout le monde savait que son père était grec. » (Act.16:3).

  7. « Comme nous passions là plusieurs jours [à Césarée, chez Philippe l’apôtre], un prophète du nom d’Agabus descendit de Judée. Il vint nous trouver et prenant la ceinture de Paul, il s’en lia les pieds et les mains en disant : “ Voici ce que dit l’Esprit Saint : L’homme auquel appartient cette ceinture, les juifs le lieront comme ceci à Jérusalem, et ils le livreront aux mains des païens. ” À ces paroles, nous nous mîmes, avec ceux de l’endroit, à supplier Paul de ne pas monter à Jérusalem. Alors il répondit : “ Qu’avez-vous à pleurer et à me briser le cœur ? Je suis prêt, moi, non seulement à me laisser lier, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. ” Comme il n’y avait pas moyen de le persuader, nous cessâmes nos instances, disant : “ Que la volonté du Seigneur se fasse ! ” » (Act. Apostol. 21:10‑14). La suite renvoie à l’arrestation de Paul par les juifs à Jérusalem, qui en appelle au jugement de César.

  8. « Athéniens, à tous égards vous êtes, je le vois, les plus religieux des hommes. Parcourant en effet votre ville et considérant vos monuments sacrés, j’ai trouvé jusqu’à un autel avec l’inscription : au dieu inconnu [Aγνωστω θεω]. Eh bien ! ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l’annoncer » (Act. Apostol. 17:23).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 13 juin 1644, note 35.

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(Consulté le 29/03/2024)

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