Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 37.
Note [37]

« Lorsque les Sabins {a} eurent enfermé le vieux Janus, {b} ce fut partout le signe d’une paix florissante : il n’y a aucun salut dans la guerre, le monde entier réclame la paix. Et nous, avons-nous enfermé un vigoureux Janus ? Qu’en adviendra-t-il ? » {c}


  1. Ancien peuple d’Italie centrale.

  2. Premier roi mythique d’Italie, Janus était (Fr. Noël) :

    « fils d’Apollon et de Créuse. Saturne, {i} chassé du ciel, ayant abordé en Italie, Janus l’accueillit, et l’associa même à sa royauté. Le dieu, par reconnaissance, dota Janus d’une rare prudence, qui rendait le passé et l’avenir toujours présents à ses yeux, ce qu’on croit exprimé par les deux visages adossés. Le règne de Janus fut pacifique, ce qui le fit regarder comme le dieu de la paix. Numa lui éleva un temple, ouvert durant la guerre, et fermé en temps de paix. On le représente tenant d’une main une clef, et de l’autre, une verge, pour marquer qu’il est le gardien des portes et qu’il préside aux chemins. Quelques-uns prétendent que Janus est le soleil, et qu’il est représenté double, comme le maître de l’une et l’autre porte du ciel, parce qu’il ouvre et ferme le ciel. Ses statues marquent souvent de la main droite le nombre 300, et de la gauche, celui de 65, pour exprimer la mesure de l’année. » {ii}

    1. Dans le mythe, la ravissante Créuse, fille d’Érechthée, roi d’Athènes, fut séduite par Apollon (v. note [8], lettre 997). V. note [31] des Deux Vies latines de Jean Héroard pour Saturne.

    2. Le mois de janvier doit ainsi son nom au souvenir de Janus.
  3. Le mythe donne leur sens allégorique aux vers de Nicolas Bourbon : le viridis Ianus y était Jean de Vert (Johann von Werth, v. note [5], lettre 38), capturé par le duc Bernard de Saxe-Weimar (v. note [7], lettre 27) lors de la bataille de Rhinfeld (2 mars 1638, v. note [21], lettre 39).

    Guy Patin a cité ce quatrain, sans nommer son auteur, dans sa lettre du 10 mars 1638 à Claude ii Belin (v. sa note [7]).


Hieronymus von Colloredo-Waldsee (1582-16 juillet 1638), comte et valeureux général impérial de la guerre de Trente Ans, avait participé à de nombreuses batailles. Allié aux Lorrains, il fut vaincu et capturé par le marquis de La Force (v. note [15], lettre 226), à la tête des troupes françaises, lors de la bataille de Raon (qui eut lieu près de Raon-l’Étape, dans les Vosges, le 17 mars 1636). Emprisonné au château de Vincennes, il mourut peu après sa libération, le lendemain de la levée du siège de Saint-Omer par les Français (v. note [2], lettre 40).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 37.

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(Consulté le 19/04/2024)

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