À Charles Spon, le 7 février 1648, note 38.
Note [38]

« Il va mieux sans sa grande maladie, et il va sans doute guérir après que son corps aura été purgé très fréquemment avec séné, rhubarbe, sirop de fleurs de pêcher et de roses avec un gros de diaprun solutif [laxatif], ou même parfois avec un bouillon solutif fait de trois gros de séné et d’une once de manne de Calabre. »

Cette première ordonnance transcrite par Guy Patin introduit les symboles du gros (ʒ, drachme ou dragme, valant 60 grains) et de l’once (℥, huit drachmes, ou un douzième de livre médicinale), avec la manière d’écrire après les quantités en chiffres romains minuscules (i ou j, v et x) suivis d’un point. Les équivalences pondérales variaient selon les corporations et les contrées ; on a ici donné celles qui sont en tête du Codex parisien de 1638 (v. note [8], lettre 44).

La contrepartie moderne de ces poids pharmaceutiques n’est pas assurée car le nombre de milligrammes qu’on doit mettre dans un grain d’apothicaire de Paris au xviie s. n’a pas été établi avec absolue certitude ; en prenant 53,2 mg comme estimation plausible, on aboutit à environ 3,2 g pour une drachme, et 25,5 g pour une once. Ce détail a son importance car les balances du temps atteignaient une très haute précision : les trébuchets qui servaient à peser les pierres et métaux précieux étaient « si justes, que la 4 096e partie d’un grain les fait trébucher » (Furetière).

Le diaprun ou diaprunis était un électuaire purgatif ayant pour excipient la pulpe de pruneau.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 7 février 1648, note 38.

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(Consulté le 29/03/2024)

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