À Charles Spon, le 22 août 1645, note 4.
Note [4]

Iohannes Tilemannus Stella avait été nommé en 1637 lecteur et professeur du roi « ès mathématiques et histoires », à la suite de Jean Bulenger, mort en 1636. Guy Patin se souvenait ici de son :

Panegyricus Eminentissimo Cardinali, Serenissimo Duci, Armando Ioanni Plessiaco, Richelii Toparchæ, Patri Patriæ, consecratus a Tilemanno Stella Bipontino.

[Panégyrique de l’Éminentissime cardinal, sérénissime duc, Armand Jean du Plessis, gouverneur de Richelieu, par Tilemannus Stella, de Deux-Ponts]. {a}


  1. Paris, Sébastien Cramoisy, 1634, in‑fo de 72 pages.

    La principauté du Palatinat-Deux-Ponts, dont Deux-Ponts (Zweibrucken en allemand) était la capitale, se situait en Bavière.


La pièce la plus curieuse de ce petit livre est la traduction en six langues (grec, hébreu, samaritain, chaldéen, syriaque et arabe) du distique latin final in Cardinalium ter-maximum [à la gloire du cardinal trois fois très grand] :

Regnum, Orbem, Cœlos, auxit, concussit, adegir Dux, Phœnix, Præsul, Marte, stupore, prece.

[Chef pour la guerre, phénix pour le ravissement, prélat pour la prière, il a agrandi le royaume, secoué le monde, vénéré les cieux].

Stella avait obtenu ses lettres de professeur royal le 13 juillet 1639. La notice sur « Stella, Allemand » occupe toute la page 37 et le haut de la suivante dans le Collège royal de France… de Guillaume Du Val (v. note [5], lettre 98. Elle est en effet plutôt froide :

« Mais depuis Bulenger éclipsé par mort, {a} sa chaire royale de mathématique, vacante par son décès, est demeurée en silence et ténèbres, quoiqu’une étoile lui ait été substituée, dont le Collège royal de France et le public attendai<en>t les clartés et influences, espérant de voir et percevoir d’un nom si pur et si étincelant les démonstrations mathématiques plus claires que le jour. Mais cette étoile n’a point éclaté et n’a été vue en la chaire royale, le sieur Stella n’ayant fait aucune montre de suffisance, ni leçon, ni entrée, ni harangue ; ni exhibé ses provisions au doyen ou à l’ancien des lecteurs du roi, comme la coutume est et le devoir de civilité l’obligeait, comme tous les nouveaux reçus. Nous estimons Monsieur Stella homme de bien, docte, capable, et qui porte un nom de renom et de lumières, mais nous ne savons de quel ordre de grandeur et d’éclat il peut être parmi les étoiles, et ne le pouvons juger, ne l’ayant ouï, ni vu, ni considéré son lever, son ascension ou élévation au méridien du Collège royal, et notamment pour la profession de mathématique où il est nommé. […] Mais n’est-ce point aussi que ce bel astre royal, le sieur Stella, n’étincelle et ne brille point au Collège royal à cause qu’il est (possible), {b} en cour, occupé et employé près Messieurs de l’État, ambassadeurs ou autres éminents personnages ? Suivant ce que dit Aristote, que les planètes ou étoiles errantes n’étincellent point à cause qu’elles sont près des hommes ou plus proches de la terre que ne sont les fixes, qui sont plus élevées et attachées au firmament, et par-dessus les planètes […]. » {c}


  1. Jean Boulenger (Poissy 1550-Paris 1636), professeur royal de mathématiques (incluant l’astronomie) en 1607.

  2. Peut-être.

  3. Le Patiniana I‑3 (v. sa note [57]) dit que Stella mourut « à Strasbourg, l’an 1645, où il était agent pour le roi ».

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 22 août 1645, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0125&cln=4

(Consulté le 28/03/2024)

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