À Charles Spon, le 19 juin 1657, note 4.
Note [4]

Issu d’une grande famille de libraires-imprimeurs parisiens, Denis Langlois (né en 1602), reçu en 1644, demeura en activité jusqu’en 1667, année où un arrêt du 17 février lui interdit de continuer à imprimer. Sa dernière adresse a été au Mont Saint-Hilaire, à l’enseigne du Pélican (Renouard).

Dictionnaire de Port-Royal (page 588) :

« La 18eProvinciale, datée du 24 mars et imprimée par Denis Langlois, n’est diffusée qu’à partir du 14 mai 1657. Pour des raisons qui tiennent non pas aux conditions de l’impression, mais à la doctrine même des théologiens de Port-Royal, ce sera la dernière. Cependant, il est vrai que la menace pèse sur les imprimeurs proches du monastère. Ballard est ouvertement attaqué dans un mémoire adressé à Fouquet, où diverses fautes professionnelles sont reprochées au syndic. Le 31 mai 1657, un nouveau bureau de la communauté des imprimeurs et des libraires est nommé : le nouveau syndic est Denis Béchet ; ses adjoints sont Du Mesnil, Targa, Coignard et Soubron. […] les adversaires de Port-Royal n’emportaient qu’un demi-succès, car s’ils peuvent compter sur Béchet et Du Mesnil, en revanche Targa est un ami de Langlois et Coignard est douteux ; enfin, Soubron aurait été élu par suite des manœuvres de Ballard lui-même et malgré un ordre de Séguier. {a} Ainsi, les amis de Port-Royal pourront faire venir leurs ouvrages de l’étranger sans craindre que les adjoints ne se montrent trop vétilleux {b} lors de la visite d’entrée à Paris. Cependant, Séguier se décide à frapper un grand coup. Le 8 juin 1657, Desprez est arrêté : Camuset {c} perquisitionne sa boutique et saisit ses papiers. Le lendemain, dès 5 ou 6 heures du matin, le commissaire se présente chez Langlois qui est précisément en train d’imprimer la Lettre d’un avocat du Parlement à un de ses amis touchant l’Inquisition qu’on veut établir en France à l’occasion de la nouvelle bulle du pape Alexandre vii. Langlois voit venir les policiers du Châtelet et se cache sur le toit de la maison avec son gendre, emportant les formes compromettantes et les feuilles qu’ils sont en train de tirer. Néanmoins, Camuset trouve dans l’imprimerie une cinquantaine d’exemplaires de la Lettre, qu’il emporte, sans réussir à trouver l’imprimeur ni son gendre. Langlois avertit Saint-Gilles de la tournure des événements et celui-ci lui conseille de se cacher. Cependant, Langlois ne suit pas cet avis et retourne coucher dans sa maison. Le lendemain matin, Camuset revient et l’arrête. Interrogé par le lieutenant civil, {d} Langlois prend peur, car il a une famille à nourrir, et raconte tout ce qu’il sait, ce qui lui vaut d’être libéré aussitôt sans être condamné. »


  1. Le chancelier Pierre iv Séguier.

  2. V. note [28] du Faux Patiniana II‑5.

  3. Commissaire au Châtelet.

  4. Simon Dreux d’Aubray.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 19 juin 1657, note 4.

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(Consulté le 16/04/2024)

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