À Hugues II de Salins, le 14 septembre 1657, note 4.
Note [4]

« voyez Sennert dans les Institutions médicales, au chapitre 3 de la 1re partie du livre 3. {a} Je désirerais que vous ayez le même avis sur le nid d’hirondelle {b} dans l’angine. {c} Méditez sur ces vers du poète : “ Si tu as du bon sens, alors refuse de préférer l’inconnu aux choses connues. Le connu se fonde sur le jugement et l’inconnu sur la conjecture ” ». {d}


  1. Le chapitre iii de la partie i (De Rebus ad sanitatem tuendam necessariis [Les Choses nécessaires à la préservation de la santé]) du livre iv (De Hygiene [Hygiène]) des Institutiones Medicinæ de Sennert (publiées pour la première fois en 1611, v. note [21], lettre 6), s’intitule De Cibo [La Nourriture] (Sennerti Operum tomus prior [tome premier des Œuvres de Sennert], Lyon, 1650, page 580, colonne de droite, en regard de la mention marginale Lentes) :

    Lentes tandem fere pessimi cibi sunt, frigidæ et siccæ, crassi, malique et vitiosi succi, ac difficilis coctionis : caput crassis vaporibus replent, oculis nocent. Sanguinem crassum efficiunt, et inprimis melancholicis noxiæ sunt : menses et urinas sistunt. Atque hæc illorum malitia vix ulla arte corrigi potest.

    [Enfin, les lentilles sont presque la pire des nourritures : froides et sèches, elles produisent des sucs épais, mauvais et corrompus, et de digestion difficile ; elles emplissent la tête de vapeurs épaisses et sont néfastes pour les yeux. Elles font un sang épais et sont surtout nuisibles aux mélancoliques ; elles arrêtent les règles et l’urine. Mais aucune ressource de l’art ne peut corriger leur malignité].

    Suit un long développement contre l’emploi des lentilles dans le traitement de la variole et de la rougeole. Le tout est strictement conforme à ce qu’en a ultérieurement (1632) écrit Guy Patin dans son Traité de la Conservation de santé (v. note [31] de son chapitre ii), mais sans citer sa source.

  2. Nid d’hirondelle (Panckoucke, 1819) :

    « Mélange de plusieurs espèces de terre, mais surtout d’alumine, avec lequel les hirondelles bâtissent des nids sous les abris de nos maisons, dans les cheminées, etc. On a attribué à ces nids la propriété d’être résolutifs étant appliqués sur des tumeus inflammatoires. L’alumine qui y prédomine peut, à toute force, les rendre un peu résolutifs des tumeurs insensibles ; mais il est certain qu’ils seraient nuisibles sur des parties enflammées, ne fût-ce que par leur poids et leur dureté ; ils sont inusités aujourd’hui dans la saine médecine. »

  3. Angine (angere, « étrangler » en latin) est ici à comprendre comme une laryngite aiguë (esquinancie), maladie de la gorge qui rétrécit le larynx et le pharynx, et empêche d’avaler ; et non pas comme l’angine de poitrine, affection d’origine cardiaque qui est réputée n’avoir été reconnue qu’au xviiie s.

  4. Dionysius Cato (Distiques moraux, livre i, 32) :

    Ignotum tibi tu noli præponere notis ;
    cognita iudicio constant, incognita casu
    .


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 14 septembre 1657, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0490&cln=4

(Consulté le 24/04/2024)

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