À André Falconet, le 23 novembre 1660, note 4.
Note [4]

François de La Noüe (dit Bras de Fer, le Bayard huguenot, 1531-1591), noble breton converti à la Réforme dès 1558, fut l’un des grands chefs calvinistes des guerres de religion. Il a écrit 26 Discours politiques et militaires du seigneur de La Noüe. Nouvellementrecueillis et mis en lumière (Bâle, François Forest, 1587, in‑4o ; réédition à Genève, Pierre et Jacques Chouët, 1614, in‑8o).

Le 23e discours (pages 457‑491) est intitulé De la Pierre philosophale ; La Noüe en résume le contenu en ces termes :

« Or entre ceux qui son adonnés (mais trop curieusement) à la poursuite des divers objets, il n’y en a point qui aient plus de besoin d’être admonestés que ceux qui font profession, par souffleries continuelles, de vouloir faire enfanter à leurs fourneaux de grands trésors, qu’ils cuident {a} que tant de longues épreuves produiront en évidence. Car on doit avoir compassion de voir quelqu’un en erreur aller faire perte de ses ans et de sa peine, sans en rapporter fruit quelconque. C’est ce qui m’a ému de {b} leur faire ce petit avertissement qu’ils prendront, s’il leur plaît, en bonne part, par lequel je prétends leur montrer par raisons vulgaires, aisées à comprendre et selon ma portée, qu’ils s’abusent aux moyens qu’ils tiennent pour parvenir à la fin où ils tendent. Puis après je dirai un mot de quelques doctes philosophes alchimistes qui poursuivent le même objet, et de ce qu’on peut juger de leur fait si rare et si inconnu. Finalement, ayant confessé qu’il y a une vraie pierre philosophale (mais plus spirituelle que matérielle), je déclarerai quelle elle est et qu’étant soigneusement cherchée, elle se peut trouver, et étant trouvée, apporter richesse et contentement incomparable. »


  1. Croient.

  2. Poussé à.

Ce discours s’achève sur ces mots :

« Donc il est meilleur s’arrêter à chercher et poursuivre la vraie pierre philosophale de sapience, qui instruit, console, enrichit, contente et sauve ceux qui l’ont trouvée, que tracasser après la fausse des souffleurs, en la recherche de laquelle on s’attriste, on s’appauvrit et on s’empire, sans qu’on la puisse jamais rencontrer. »

V. note [58] du Naudæana 2, pour un autre extrait.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 23 novembre 1660, note 4.

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(Consulté le 25/04/2024)

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