À André Falconet, le 12 septembre 1664, note 4.
Note [4]

Gymnopode : « qui a les pieds nus » (Littré DLF) ; les capucins sont « religieux ou religieuses de l’Ordre de Saint-François, de la plus étroite observance. Ils portent des capuchons pointus et sont vêtus de gris. Ils vont toujours nu-pieds, jamais en carrosse, et les hommes ne rasent jamais leur barbe » (Furetière).

Guy Patin faisait allusion au curieux livre intitulé :

Les Gymnopodes, ou de la Nudité des pieds, disputée de part et d’autre : par Me Sebastian Roulliard de Meulun, {a} avocat en Parlement. {b}


  1. Sébastien Rouillard (v. note [7], lettre 104), dont le portrait gravé figure dans cette édition, avec ce distique :

    Exteriora meæ placeant spectacula formæ :
    Dum magis ipse lubens interiora probes
    .

    [Puisse l’aspect extérieur de mes traits te plaire :
    puisses-tu maintenant plus volontiers encore leur contenu].

  2. Paris, À l’OlivierN. Rousset, 1624, in‑4o de 326 pages en deux parties, affirmative (pages 1‑180) et négative (pages 181‑326.

  • Un quatrain introduit cette longue dissertation sur la nudité comme marque sincère ou hypocrite de dévotion et d’humilité :

    « Je n’écis pas de la nudité,
    Pour faire à aucun, préjudice :
    Mais afin que la vérité,
    par ce débat, mieux s’éclaire. »

  • La conclusion célèbre la bienveillance divine :

    « Béni soit Dieu, qui a voulu qu’en tout état, en toute condition, en tout âge, en tout sexe, chacun peut faire le salut de son âme et gagner paradis. Il en a fait le chemin plus court et plus facile que l’on ne pense, afin d’ôter toute excuse et tout prétexte de désespoir. Là sont plusieurs étages, là diverses mansions, {a} où chacun recevra divers loyer {b} au prix de son mérite, bien que différent en valeur : ibi una cunctis erit beatitudo lætitiæ, quamvis non una sit omnibus sublimitas vitæ. {c} Ainsi, les uns auront de plus hauts souhaits et de plus sublimes prétentions ; les autres s’imputeront à grand heur {d} d’en poursuivre et atteindre les ombres. Entre ces deux extrémités, quel vœu fera le poète Sedulius, {e} représentant en sa personne l’humilité, accompagnée tout ensemble et de la tremeur, {f} et de l’espérance de chaque fidèle chrétien ?

    Militiæ ecce tuæ, bone Rex, pars ultima resto.
    Hic proprias sedes, hujus mihi mœnibus urbis
    Exiguam concede domum, tuus Incola sanctis
    Ut merear habitare locis, alboque beati
    Ordinis
    extremus conscribi in sæcula civis.
    Grandia posco quidem, sed tu dare grandia nosti,
    Quem magis offendit, quisquis sperando tepescit
    . {g}

    τω θεω δοξα. » {h}


    1. Habitations.

    2. Salaire.

    3. « Alors il y aura une seule béatitude de joie pour tous, bien qu’il n’y ait pas une seule élévation de vie pour tous » (Grégoire le Grand, Morales sur Job, 4, xxxvi).

    4. S’estimeront bien heureux.

    5. Cœlius Sedulius Scottus, poète latin irlandais du ixe s.

    6. Terreur.

    7. Cœlii Sedulii Presbyteri cum piissimi tum doctissimi Paschale opus, seu mirabilium divinorum libri quinque…, {i} sept derniers vers du poème intitulé Hortatur milites in via fidei, signo crucis esse armatos, seque in albo beati ordinis poscit ascribi {ii}livre i, pages 49‑50 :

      « Ô bon roi, je cesse là, moi qui suis l’arrière-garde de ton armée. Accorde-moi ici un logis qui me soit propre, dans l’enceinte de la ville, une petite maison ; de sorte qu’en devenant ton hôte, je mérite d’habiter en de saints lieux, et d’être le dernier citoyen à avoir pour l’éternité son nom inscrit sur la liste du bienheureux Ordre. J’en demande certes beaucoup, mais tu sais donner beaucoup, toi que mécontentent tous ceux dont l’espérance est tiède. »

      1. « Œuvre pascale de Cœlius Sedulius, très pieux et très docte prêtre, ou cinq livres de merveilles divines… » (Bâle, Bartholomæus Westhelerus, 1541, in‑8o de 542 pages, pour l’une de nombreuses éditions) ; Caius Cœlius Sedulius est un poète latin chrétien du ve s.

      2. « Il exhorte les soldats sur le chemin de la foi à être armés du signe de la croix, et demande à être inscrit dans l’album du bienheureux Ordre. »

    8. « Croyance en Dieu. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 12 septembre 1664, note 4.

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(Consulté le 25/04/2024)

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