À André Falconet, le 19 janvier 1666, note 4.
Note [4]

Mme de Motteville (Mémoires, pages 563‑564) :

« Le lendemain mardi, {a} les mauvais accidents qui paraissaient nous devoir priver de notre illustre princesse augmentèrent toujours ; mais sa propreté, qui, malgré la nature de son mal, ne l’abandonna jamais, l’obligea le soir de désirer que l’on fît son lit. Elle fut obéie avec beaucoup de peine car elle était faible et fort pesante. Aussitôt qu’elle y fut remise, les médecins, qui trouvèrent que son pouls était mauvais et qu’elle s’affaiblissait, dirent au roi qu’il fallait penser à lui faire recevoir le saint viatique. {b} Il était alors cinq ou six heures du soir ; et quoiqu’elle n’eût jamais témoigné d’appréhender la mort, on jugea à propos de la panser avant que de lui dire l’état où elle était. Depuis quelques jours, quand on la pansait, on lui tenait des sachets de senteur auprès du nez pour la soulager de la mauvaise odeur qui sortait de sa plaie. Jusque-là elle n’en avait pas été incommodée parce que les autres remèdes dont elle s’était servie empêchaient la pourriture ; et même alors ceux qui l’approchaient, par la quantité de parfums qui étaient sur son lit, n’en pouvaient pas être incommodés. Cette dernière fois je remarquai qu’elle ne se voyait pas en nécessité de boucher son nez sans avoir de quoi offrir à Dieu par de nouveaux sacrifices ; puis regardant sa main qui était un peu enflée, elle dit tout bas, comme se le disant à elle-même, en faisant un petit signe de la tête qui voulait beaucoup dire : “ Ma main est enflée, dà ; il est temps de partir. ” »


  1. 19 janvier 1666.

  2. V. note [15], lettre 251.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 19 janvier 1666, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0854&cln=4

(Consulté le 24/04/2024)

Licence Creative Commons