À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 4.
Note [4]

Page 8 (Ulm, 1660), chapitre i, De Medicinæ Subjecto [Le sujet de la médecine] :

Adæquatum autem objectum Medicinæ veræ corpus humanum est, non omne corpus vivens, sanabile, aut Elementatum, uti olim jam ante Plemp. docuit Joachimus Illyes pag. 13 de nat. Medic. Scilicet Medicinæ creatæ ad humanum usum, secundario accidit, ut brutis quandoq. medelæ adhibeantur.

[Mais l’objet entier de la véritable médecine n’est pas tout corps vivant, mais bien le corps humain, guérissable ou mal tempéré, {a} ainsi que l’a jadis déjà enseigné Joachimus Illies « sur la Nature de la médecine », page 13, avant Plempius. {b} Il va de soi que les médicaments ont été créés pour l’usage humain, mais il arrive accessoirement qu’on emploie ces remèdes chez les bêtes].


  1. Elementatus est un néologisme latin appartenant au vocabulaire paracelsiste pour désigner un corps affecté d’un excès de chaleur ou de froideur, idée qu’on peut rendre par « mal tempéré » ; mais ma traduction reste sujette à caution.

  2. Vopiscus Fortunatus Plempius, dont Johann Daniel Horst examinait ici certaines opinions, a correspondu avec Guy Patin.

Le recteur Joachimus Illies (ou Illyes, Stettin vers 1535-Stralsund 1589, théologien allemand) n’était pas médecin, mais théologien. Le traité intitulé Nova Theoria, de natura, constitutione et facili via discendæ Medicinæ [Théorie nouvelle de la médecine : sa nature, sa constitution et la manière facile de l’apprendre] forme la première partie de ses :

Nova theoria de natura, essentia, et constitutione medicinæ, nec non de ordine facile eandem imbibendi, atque exiguo temporis spatio, totum eius corpus discendo absolvendi.

[Théorie nouvelle sur la nature, l’essence et la constitution de la médecine, ainsi que sur l’ordre à suivre pour s’en imprégner facilement et pour achever en peu de temps l’enseignement de son corpus tout entier]. {a}


  1. Iéna, Richtzenhan, 1597, in‑4o.

La Perfecta Medicinæ definitio authoris [Définition parfaite de la médecine par l’auteur] qu’on lit page 13 est :

ars, per remediorum materias, efficiendi medelam in corpore elementato, sanitatis gratia.

[l’art, par les matières des remèdes, de produire la guérison dans un corps mal tempéré, pour le bénéfice de sa santé].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 4.

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(Consulté le 23/04/2024)

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