Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Bornoniana 4 manuscrit, note 4.
Note [4]

« “ espèce d’hommes adonnée à une superstition nouvelle et malfaisante ”, dans la Vie de Néron, chapitre xvi ; {a} Richeome proteste que Dieu l’a voulu ainsi pour le grand honneur de sa famille, {b} à la page 566 de son Expostulatio apologetica, traduite par Andreas Valladerius. {c} Vous en voyez plus encore au chapitre 2. » {d}


  1. Suétone, v. citation 3, note [11] du Borboniana 2 manuscrit.

  2. Toute la famille des chrétiens ou plutôt, me semble-t-il ici, celle des jésuites.

  3. Expostulatio apologetica ad Henricum iv. Francorum et Nav. Rege Christianiss. pro Societate Jesu. In famosum libellum qui ingenua, et vera Oratio, et in alterum, qui Catechismus Jesuitarum inscribitur : tum a R.P. Lud. Richeomo Provinciali Soc. eiusdem Gallice data : tum a P. Andrea Valladerio Foresiensi ex eadem Societate sacerdote Theologo Latine facta.

    [Plainte apologétique adressée à Henri iv, roi très-chrétien de France et de Navarre, en faveur de la Compagnie de Jésus. Contre le libelle diffamatoire intitulé Franc et véritable Discours, {i} et contre un autre intitulé Catéchisme des jésuites. {ii} Naguère écrite en français par le R.P. Louis Richeome, {iii} provincial de ladite Société, et maintenant faite en latin par Andreas Valladerius, {iv} natif du Forez, prêtre et théologien de la même Société]. {v}

    La page 566 de l’édition latine correspond, dans l’édition française, aux pages 486‑489 où elle appartient au chapitre 82 (pages 480‑489), intitulé De la Pyramide et des vœux profanes gravés en icelle, avec ce passage dont le Borboniana recommandait la lecture :

    « Le second mensonge est écrit au second vœu dédié aussi à Dieu, Deo opt. max., {vi} où notre Compagnie est appelée nouvelle et nuisible superstition. Ce mensonge est injurieux au Saint-Siège, qui a approuvé notre Ordre et mis au rang des vraies religions, après l’avoir exactement examiné et fait examiner, comme j’ai dit souvent ; injurieux à toute l’Église catholique, laquelle a honoré cette approbation en pleine assemblée d’un concile général, assisté du Saint-Esprit ; et a appelé cette Compagnie religion et pieux institut, comme ci-devant j’ai noté ; injurieux en particulier à la France et à tout <au>tant de nations qui nous croient religieux et aiment comme religieux, et n’y a que les errants qui appellent notre Compagnie superstition. Et ici, votre Majesté, s’il lui plaît, notera une rencontre du tout notable : c’est que les paroles qui nous touchent, insérées en la composition de ce beau vœu, sont empruntées de Suétone, auteur païen, singulier ennemi de la foi de Jésus-Christ, desquelles il avait jadis maudit et calomnié les chrétiens car, écrivant la vie de Néron, grand persécuteur d’iceux, afflicti, dit-il, suppliciis christiani genus hominum superstitionis novæ as maleficæ, qui sont les propres paroles gravées au marbre contre nous, la terminaison des noms seulement changée : pulso præterea tota Gallia hominum genere novæ ac maleficiæ superstitionis. Tout était égal s’il eût dit afflicti suppliciis Iesuitæ genus hominum, etc. Votre Majesté entend ce latin, il n’est besoin d’interprète : {vii} de manière que le diable a fait battre cette Compagnie, par ces dévots chrétiens, des mêmes verges qu’il fit alors battre toute l’Église par des païens ; et l’esprit qui souffla à la poitrine païenne ces contumélies-là, pour en injurier les enfants de Dieu, le même les a soufflées à ceux-ci pour les écrire contre nous, en faire un vœu et se moquer de Dieu. Et louée soit la divine Majesté qui nous honore des anciennes persécutions endurées par ses bien-aimés. Or, pensez, Sire, de quel œil Dieu aura reçu ce vœu puisé d’une telle source, et conçu avec les paroles d’un tel auteur ! C’est de quoi nous nous plaignons, Sire, et non de la Pyramide ; mais s’il ne tient qu’à cela, qu’elle y soit, à la bonne heure et à longues années, endossée de toutes ses écritures, nous espérons que Dieu, qui nous a donné le désir d’endurer beaucoup plus que cela pour son nom, nous dourra {viii} la grâce et constance de vivre en son amour et crainte, de telle intégrité, que nos œuvres réfuteront le mensonge, et le marbre qui porte sur le dos le cartel de notre diffamation sera le trophée de notre innocence, et la confusion de la calomnie. »

    1. Antoine i Arnauld, 1602, v. note [17], lettre 433.

    2. Étienne Pasquier, 1602, v. note [15], lettre 79.

    3. V. note [37] du Borboniana 3 manuscrit.

    4. André Valladier (Saint-Pal-de-Chalencon, dans le Forez 1565-abbaye de Saint-Arnould à Metz 1638), théologien et orateur jésuite, puis abbé bénédictin de Saint-Arnould, avait traduit la Plainte apologétique au roi très-chrétien de France et de Navarre pour la Compagnie de Jésus… Par Louis Richeome, provincial religieux d’icelle Compagnie (Bordeaux, S. Millanges, 1603, in‑12 de 543 pages).

    5. Lyon, Horatius Cardon, 1606, in‑8o de 628 pages.

    6. V. supra note [3] pour cette inscription gravée sur la Pyramide expiatoire.

    7. Tout le monde n’entendant plus aujourd’hui les nuances latines aussi bien que Henri iv, voici tout de même la traduction des trois citations consécutives :

      • « les chrétiens ont été soumis aux supplices, espèce d’hommes adonnée à une superstition nouvelle et malfaisante » (Suétone sur Néron, v. supra notule {a}) ;

      • « en outre, on a banni de toute la France ce genre d’hommes de nouvelle et pernicieuse superstition » ;

      • « les jésuites ont été soumis aux supplices, espèce d’hommes, etc. »

    8. Indicatif futur aujourd’hui (et alors déjà) archaïque du verbe douer, « accorder ».

  4. Le chapitre 2 (pages 8‑13) de la Plainte apologétique est intitulé Divers libelles diffamatoires imprimés contre cette Compagnie en l’an 1594, en titre de plaidoyers, avec ce premier paragraphe :

    « Ils ne se sont pas contentés d’avoir pour une bonne fois fait imprimer l’an 1594, chose non ouïe, trois plaidoyers, ayant tiré l’un d’iceux de la poudre où il avait été enseveli trente ans, non plaidoyers, mais libelles diffamatoires farcis de monstrueux mensonges et impostures dites sans conscience et publiées, contre la justice, par toute l’Europe, encore que la Cour eût ordonné qu’on < n’en > parlât seulement qu’à huis clos dans Paris. Ils ont du depuis si constamment tenu les erres {i} commencées, qu’ils montrent clairement que leur passion est un labyrinthe sans issue et sans fin. Je suis en cette vôtre ville de Bordeaux depuis l’an 1596, vivant avec mes frères, et donnant avec eux l’usufruit de ma petite vie au public. Il n’a passé an auquel ces bonnes gens n’aient fait sortir des ténèbres un ou plusieurs libelles diffamatoires, comme puantes et infernales exhalations, pour rendre notre nom odieux, principalement à votre Majesté, et notre conversation {ii} inutile au prochain. »

    1. Traces de pas laissées par le gibier.

    2. Le mot « conservation » aurait semblé mieux convenir, mais les Fautes survenues à l’impression, mises à la fin du livre, ne corrigent pas cette possible coquille.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Bornoniana 4 manuscrit, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8205&cln=4

(Consulté le 28/03/2024)

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