Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 4.
Note [4]

François Joulet (1550-1627), sieur de Châtillon, fut successivement nommé aumônier ordinaire du roi Henri iv (1593), chantre et chanoine d’Évreux (1601), prédicateur ordinaire du roi (1602), puis coadjuteur de l’évêque de Coutances (1603, avec promesse de succession future qui ne fut pas tenue). Il a publié :

  • Trois Harangues de Cicéron… (Paris, Abel L’Angelier, 1597, in‑12) ;

  • Les Amours d’Armide… (Lyon, Pierre de La Roche, 1601, in‑8o de 499 pages, parmi plusieurs éditions, dont la première en 1597), qui est une adaptation de La Jérusalem délivrée du Tasse (v. note [5] du Faux Patiniana II‑1) ;

  • Le premier livre de l’Orateur de Cicéron… (ibid. et id. 1601, in‑12) ;

  • Six Oraisons de Cicéron, avec une sommaire exposition du sujet de chacune d’icelles… (ibid. Robert Estienne, 1609, in‑8o).

L’autre principal souvenir qu’il a laissé est lié à son rôle dans la fondation de l’hospice parisien des Incurables, {a} mis en lumière par Léon Brièle dans son livre intitulé De l’Origine de l’Hospice des Incurables : François Joulet de Châtillon (Paris, Imprimerie nationale, 1885, in‑8o). On y lit ces détails sur la famille de Joulet (pages 6‑7) :

« Un certain Pierre Joulet, seigneur de Bellival en Picardie, ruiné par les guerres qui, au xvie siècle, désolèrent cette province, se serait établi à Rosny-sur-Seine, près de Mantes, chef-lieu d’une seigneurie appartenant à la famille de Vendôme, et dont l’administration lui aurait été confiée. Plus tard, Pierre Joulet serait venu habiter Mantes où il aurait exercé le commerce, action jugée alors basse, roturière, et qui entraînait la dérogeance.

La situation de fortune de la famille Joulet s’étant relevée, les fils de Pierre Joulet sollicitèrent et obtinrent du roi Henri iii un mandement, daté de Chenonceaux (13 juin 1577), qui les rétablit en tous les droits et prérogatives de noblesse. {b}

Ces fils, dénommés dans l’acte, étaient Antoine Joulet, conseiller et maître des requêtes de la reine Catherine de Médicis, Jean Joulet, lieutenant général au bailliage de Mantes, Pierre Joulet, lieutenant général au bailliage de Dreux, et Laurent Joulet.

Le nom de François Joulet ne figure pas dans cette pièce ; faut-il croire qu’il était seulement neveu et non fils de Pierre Joulet, ou que, encore mineur, il ne pouvait être question de lui dans ce mandement royal ? Je pencherais volontiers vers cette dernière hypothèse. » {c}


  1. V. note [13], lettre 286.

  2. Pièce justificative (page 51‑54) : Mandement du roi Henri iii qui rétablit les fils de Pierre Joulet de Châtillon en tous les droits et prérogatives de noblesse, perdus par ledit Pierre Joulet qui avait exercé commerce à Mantes.

  3. Cette conclusion est surprenante car François Joulet était âgé d’environ 27 ans au moment du mandement royal produit à l’appui de sa généalogie. Il n’est en outre nulle part écrit dans le livre de Brièle que Pierre Joulet a été trésorier de France, comme disait le Borboniana.

Une notice ultérieure intitulée Les Inscriptions de l’Hôpital de la Charité, signée Ern. Coyecque (Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’ïle-de-France, Paris, Honoré Champion, 17e année, 1890, pages 165‑166), décrit la famille Joulet, mais en supposant que François était petit-fils et non fils de Pierre, le marchand de Mantes.

Ces deux sources insistent sur la richesse et la charité de François Joulet : il fit plusieurs donations en faveur des jésuites du faubourg Saint-Germain, de l’Hôpital de la Charité, ou de la « chaire de lecture et controverse contre les hérésies et les schismes » qu’il fonda au Collège de Navarre. « Par son testament, en date du 11 novembre 1625, François Joulet institua l’Hôtel-Dieu de Paris son légataire universel ; sa fortune devait être consacrée à l’établissement d’un hospice spécial pour les maladies incurables. » Je ne suis donc parvenu à identifier avec certitude ni le père de François Joulet (peut-être frère ou fils de Pierre), ni le frère du dit François qui lui survécut .

V. note [20], lettre 146, pour Jacques Davy Duperron, cardinal en 1604, et évêque d’Évreux de 1592 à 1606.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 4.

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(Consulté le 20/04/2024)

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