À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 40.
Note [40]

La captivité du duc de Guise, Henri ii de Lorraine, se prolongea jusqu’au 3 juillet 1652. L’Espagne ne le remit en liberté que sur les instances du prince de Condé. Un armurier de Naples, Gennaro Annese (1604-1648), avait succédé à Masaniello (v. note [24], lettre 150) à la tête de la sédition napolitaine contre l’Espagne (juillet 1647-mai 1648).

Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome i, pages 479‑482, année 1648) :

« Le samedi 25 avril, […]. J’appris […] que la révolte de Naples était dissipée ; que Gennaro, {a} ayant reçu le pardon de M. de Guise, avait fait son traité avec les Espagnols, les avait introduits dans la ville, dont ils étaient les maîtres ; que M. de Guise s’était enfui, mais avait été pris près de Capoue. Les uns le disaient prisonnier ; les autres, qu’il avait eu le cou coupé sur-le-champ ; que les nouvelles venaient de Turin et de Gênes, mais que celles de Rome n’en disaient rien, quoiqu’étant du 9 avril. Les premières sont du 5 avril, que cette action est arrivée. […]

Le mercredi 29 avril se publia l’affaire de Naples ; même la reine alla visiter Mme de Guise. Le 5 avril, dimanche des Rameaux, Gennaro Annese, ayant fait son traité avec les Espagnols, reçut don Jouan {b} et le comte d’Ognate {c} dans son quartier, leur livra le tourion {d} des Carmes. Don Jouan et le comte entrèrent {e} dans la ville à la tête des troupes criant la paix et pardon général. M. de Guise fut conseillé de s’enfuir, ce qu’il fit avec vingt chevaux ; mais il trouva la garnison de Capoue qui le prit au passage d’une rivière, et ils le menèrent à Gaëte. Le peuple, {f} surpris de cette trahison, {g} n’avait pas eu le loisir de se mettre en défense. L’on blâme M. de Guise de sa mauvaise conduite : d’abord de s’être mal mis avec Annese, qui avait grand crédit parmi le peuple ; ensuite, se l’étant rendu ennemi, de ne lui avoir pas fait couper la tête, l’ayant pu. » {h}


  1. Gennaro Annese.

  2. Don Juan d’Autriche, vice-roi de Naples.

  3. Iñigo Vélez de Guevara, émissaire du roi d’Espagne pour aider à rétablir l’ordre.

  4. La grosse tour.

  5. Le 6 avril.

  6. Napolitain.

  7. De Gennaro.

  8. Malgré leur promesse de vie sauve, les Espagnols accusèrent Annese d’avoir maintenu le contact avec les Français, le condamnèrent à mort et le décapitèrent le 20 juin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 40.

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(Consulté le 20/04/2024)

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