À Charles Spon, le 16 avril 1652, note 40.
Note [40]

Guy Patin ne savait ou ne disait qu’une partie du profond désarroi où la cour était plongée après sa défaite de Bléneau, tandis que Condé paradait à Paris.

Journal de la Fronde (volume ii, fo 62 ro et vo, Paris, 16 avril 1652) :

« Les avis de la cour continuent d’assurer qu’elle devait partir de Gien dans deux jours pour s’en aller à Auxerre, ensuite à Sens et de là à Saint-Germain-en-Laye, ayant trouvé ce chemin plus sûr à cause qu’elle sera à couvert par la rivière d’Yonne dont elle tient tous les passages, et ensuite par la Seine ; que tous les jours il y mourait plus de 30 hommes de faim, le pain y valant 12 sols la livre ; qu’il y avait eu dispute dans le Conseil du roi entre les maréchaux de Villeroy et du Plessis, toute la cour ayant pris le parti du premier, à la réserve du cardinal Mazarin et de ses adhérents ; que Prioleau était arrivé en cour pour y faire des demandes de la part du duc de Longueville, son maître ; que s’étant adressé au cardinal Mazarin, il lui avait dit qu’il n’avait ordre d’y demeurer que deux jours et que ce temps étant expiré, il en partirait. Ce cardinal lui avait répondu que ses demandes étaient trop hautes pour pouvoir les obtenir ; que sur cela, Prioleau ayant pris congé, on l’avait fait suivre par un gentilhomme, lequel le voyant prêt de monter à cheval, lui dit que Son Éminence voulait parler à lui. Aussitôt l’étant allé trouver, elle lui dit qu’elle avait reçu ordre du roi de lui accorder tout ce qu’il lui demanderait et que pour assurance de cela, en attendant qu’on lui en donnât les provisions, elle lui donnerait son écrit ; à quoi Prioleau repartit que son maître ne demandait rien et qu’il serait temps de le récompenser quand il aurait rendu service, et qu’il l’avait envoyé en cour pour y apprendre les desseins ; à quoi l’on ajoute que le maréchal d’Hocquincourt était sur le point de partir pour retourner à Péronne, n’ayant plus d’équipage pour servir. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 avril 1652, note 40.

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(Consulté le 19/04/2024)

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