À Charles Spon, le 10 mai 1652, note 41.
Note [41]

Quinte-Curce, {a} de la Vie et des actions d’Alexandre le Grand, de la traduction de M. de Vaugelas, {b} avec les suppléments de Jean Freinshemius sur Quinte-Curce, {c} traduits par Pierre Du Ryer. {d}


  1. V. note [18], lettre 197.

  2. Claude Favre de Vaugelas (mort en 1650, v. note [47], lettre 229) avait travaillé trente ans à traduire Quinte-Curce, sans être jamais satisfait de son ouvrage ; cette édition posthume de 1653 est le premier Quinte-Curce où a figuré son nom.

  3. Johann Freinsheim (Ulm 1608-Heidelberg 1660), philologue allemand qui était alors historiographe de la reine Christine de Suède, avait publié des Commentarii in libros superstites Q. Curtii Rufi [Commentaires sur les livres de Quinte-Curce qui nous sont parvenus] (Strasbourg, héritiers de L. Zesner, 1639, in‑8o).

  4. Paris, Augustin Courbé, 1653, in‑4o de 773 pages.

    V. notes [9], lettre 441, pour Pierre Du Ryer, traducteur des annotations de Freinscheim, et[3] du Faux Patiniana II‑7 pour l’avis de Jean-Louis Guez de Balzac sur ce Quinte-Curce de Vaugelas.


La Préface (non signée) expose le lent labeur de l’auteur :

« Ce n’est pourtant pas que Monsieur de Vaugelas ait perpétuellement travaillé à cette belle traduction ; il n’y donnait que le temps qu’il pouvait dérober à ses affaires, et c’est seulement à ce larcin que nous devons tant de belles choses. Bien qu’il fût très indulgent pour les ouvrages de tous les autres, il était toutefois très sévère pour les siens ; et les trois différentes copies qui se sont trouvées de celui-ci après sa mort en sont une preuve certaine. Quand il commença à y travailler, Monsieur Coëffeteau, qui était son intime ami, vivait encore ; {a} et Monsieur de Vaugelas était si grand admirateur de son style, que d’abord il < l’>imita jusqu’à ses défauts.

De là vient que son style avait toujours été diffus et qu’il avait quelque mollesse, comme celui qu’il imitait ; mais quand il vit les premières versions de Monsieur d’Ablancourt, {b} il les trouva si charmantes qu’il se résolut de refaire la sienne sur ce modèle. Il en a laissé lui-même un témoignage, ayant écrit ces paroles de sa main sur le feuillet blanc qui couvrait le cahier manuscrit du viiie livre : Des huit livres qui restent de Quinte-Curce, il y en a le ve, le vie, leviie, le viiie, le ixe et le xe, que j’ai réformés et corrigés, et mis dans le style auquel je les veux laisser et les donner au public. Le troisième et le quatrième livre, où je pensais avoir mis la dernière main, ne sont pas dans ce style-là, dont j’ai pris le modèle sur l’Arrian de Monsieur d’Ablancourt {c} qui, pour le style historique, n’a personne, à mon avis, qui le surpasse, tant il est clair et débarrassé, élégant et court ; ce qui est un secret pour empêcher qu’un style ne soit languissant, à quoi il faut surtout travailler si l’on veut plaire au lecteur. Je m’en vais revoir troisième livre pour le mettre au style des six autres. Le quatrième sera plus long et plus difficile que le troisième ; mais j’espère que Dieu me fera la grâce de l’achever. Et ensuite, on lit encore ces paroles : Dieu m’a fait la grâce de réformer le troisième et le quatrième livre. »


  1. Le dominicain Nicolas Coëffeteau, mort en 1623 (v. note [3], lettre 651).

  2. Nicolas Perrot d’Ablancourt (v. note [3], lettre 0203).

  3. Paris, 1646, v. infra note [42].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 10 mai 1652, note 41.

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(Consulté le 20/04/2024)

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