Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 42.
Note [42]

« Voyez Sainte-Marthe en ses Elogia, {a} et Jacques de Thou, tome i, page 808, en l’an de grâce 1600 [sic pour 1560]. » {b}


  1. Dans les Éloges de Scévole i de Sainte Marthe, {i} celui de Joachim Du Bellay, « le premier qui reçut les Muses que Ronsard venait d’amener en France », est dans le livre ii, pages 136‑139, avec ce passage sur sa carrière publique :

    « La surdité, qu’il avait contractée pendant son voyage en Italie, {ii} empêcha qu’il ne se trouvât ordinairement à la cour du roi, où la douceur et l’élégance de ses écrits le faisaient voir de fort bon œil. […] Mais comme il commençait à quitter cette sorte d’écrire un peu satirique, où une chaleur de jeunesse l’avait facilement engagé, et à renoncer à cette liberté d’esprit qu’il avait tant chérie, pour méditer d’autres ouvrages plus sérieux et plus dignes d’un homme qui s’était voué à l’Église, il advint qu’après qu’il eut été, par la faveur du cardinal Du Bellay, {iii} désigné archevêque de Bordeaux, il mourut à Paris, soudainement, d’une paralysie, âgé seulement de 35 ans, {iv} et fut enterré dans l’église de Notre-Dame, où il était archidiacre, le premier jour de janvier de cette année qui vit < s’>allumer le flambeau des guerres civiles, par le tumulte d’Amboise {v} Ainsi la mort de notre Du Bellay fut autant moins à regretter qu’il sembla que, par une spéciale faveur du ciel, il fut garanti de ce fatal tison, qui menaçait de mettre bientôt en feu toutes les provinces du royaume. Ce qui advint en 1560. »

    1. Traduction française de 1644, v. supra note [29].

    2. De 1553 à 1557, entre les âges de 31 et 35 ans.

    3. V. notule {b‑3}, note [15] du Faux Patiniana II‑3.

    4. Sic pour 37.

    5. Mars 1560, v. note [13], lettre 113.

      Une surdité survenue au début de la trentaine et une apoplexie survenue cinq ans plus tard permettent d’évoquer une atteinte syphilitique du système nerveux.
  2. Histoire universelle de Jacques-Auguste i de Thou, livre xxvi, règne de Charles ix, année 1560 (Thou fr, volume 3, page 621) :

    « Joachim Du Bellay était de la même famille, {i} dont il se montra digne par les agréments de son esprit. Il mourut à Paris, d’une paralysie, le 1er de janvier de la même année. Dans une fortune fort au-dessous de l’élévation de ceux dont je viens de parler, il se distingua par ses poésies françaises. On loue entre ses ouvrages les Tristes, qu’il composa à Rome étant à la suite du cardinal Du Bellay, son cousin, ses Jeux rustiques et un recueil de vers qu’il dédia à Marguerite duchesse de Savoie. {ii} Il ne réussit pas dans les vers latins qu’il fit durant son séjour à Rome. » {iii}

    1. Dans les pages précédentes, Thou avait aussi fait les éloges funèbres du roi de Suède, Gustave ier Vasa (grand-père de Gustave ii-Adolphe), d’Andrea Doria (condottiere et amiral de Gênes), et de Jean Du Bellay.

    2. Marguerite de France, fille de François ier, duchesse de Berry, puis de Savoie (v. note [5], lettre 359).

    3. On sent là comme une pointe de dédain pour Du Bellay, mais la postérité a tranché sans appel. Toutefois, dans son éloge (v. supra notule {a}), Sainte-Marthe n’en a pas dit moins sur le talent littéraire de Du Bellay :

      « Ce que je dis regarde principalement la poésie française qu’il composa dans sa jeunesse ; car, comme à la suscitation du cardinal Du Bellay, son parent, il se fût mis à composer des vers latins pendant son voyage à Rome, il fit bien paraître, au jugement des doctes, qu’il est bien difficile à un seul homme de réussir également en deux diverses choses ; spécialement quand il veut embrasser de hautes matières après s’être exercé sur de petits sujets. Comme chaque langue a ses grâces particulières, cette molle délicatesse qui semble être attachée et propre à la langue française ne s’accommode pas toujours bien avec cette gravité sévère et cette dignité pompeuse de la langue romaine. »

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 42.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8208&cln=42

(Consulté le 25/04/2024)

Licence Creative Commons