À Charles Spon, le 1er mai 1654, note 43.
Note [43]

« le Cercueil des hérétiques du P. Théophile Raynaud ». Ce titre ne correspond à aucun ouvrage que Sommervogel a recensé, mais en rusant un peu, j’ai mis la main cet ouvrage anonyme que Guy Patin attribuait ici au P. Raynaud : {a}

Sandipalia silicernio quinti ac sexti Evangelii efferendo. Humeris ac nisu Valentissimorum quatuor Succolatorum. Quorum anteriores duo, Terullianus libro de Præscriptionibus, Vincentius Lyrinensis Commonitorio adversus hæreses. Posteriores item duo, Edmundus Campianus de Societate Iesu, Gloriosissimus Christi Martyr, libro rationum Academicis Oxoniensibus oblatarum, Leonardus Lessius ex eadem Societate, Consultatione de Religione.

[Le Cerceuil {b} pour ensevelir le cadavre des cinquième et sixième Évangiles, {c} chargé par l’effort et les épaules de quatre très vaillants porteurs : devant sont Tertullien, {d} par son livre des Prescriptions, et Vincent de Lérins, {e} par sa Remontrance contre les hérésies ; derrière sont Edmond Campion, {f} de la Compagnie de Jésus, très glorieux martyr du Christ, par son livre des Raisons présentées aux maîtres de l’Université d’Oxford, et Leonardus Lessius, {g} de la même Compagnie, par sa Consultation sur la religion]. {h}


  1. V. note [8], lettre 71.

  2. Bière, cercueil des pauvres.

  3. Le nombre des apocryphes du Nouveau Testament est considérable. Les textes recueillis dans cet ouvrage en citent de nombreux, sans que je sois parvenu à identifier ceux que le titre annonce comme le cinquième et le sixième Évangile hérétique (protestant).

  4. V. note [9], lettre 119 pour Tertullien, dont les 53 chapitres du livre de Præscriptionibus adversus hæreticos [sur les Prescriptions contre les hérétiques] sont transcrits pages 1‑63.

  5. Vincent de Lérins, moine gaulois du ve s. a rédigé sa Remontrance (Commonitorium) pro Catholicæ fidei antiquitate et universitate, adversus prophanas omnium hæreseωn novationes [pour l’ancienneté et l’universalité de la foi catholique, contre les innovations profanatrices de toutes les hérésies], transcrite pages 65‑131.

  6. Edmond Campion (Londres 1540-ibid. 1581), canonisé en 1970, est auteur des Rationes Decem : quibus Fretus, Certamen adversariis obtulit in causa Fidei… allegatæ ad clarissimos viros nostros Academicos [Dix Raisons pour lesquelles le schisme porte à combattre les adversaires dans la cause de la foi… présentées à nos très illustres maîtres de l’Université] (sans lieu ni nom, 1581, in‑4o de 39 pages), transcrites pages 133‑175.

  7. Consultatio, quæ Fides et Religio sit capessenda [Consultation qui devrait cherhcer à atteindre la foi et la religion] de Leonardus Lessius (v. note [31], lettre 175) avec un appendice, transcrits pages 177‑350.

  8. Lyon, Claude Landry, 1622, in‑8o de 355 pages.

    Les quatre traités ci-dessus sont précédés par une préface de six pages, qui s’ouvre et se ferme sur deux passages imprimés en petites capitales :

    Exequias belluæ hæresi, Ditis filiæ, quibus est commodum, ire iam tempus est. Illa ex ædibus effertur. […]

    Hæresin ex orco Pluto ferus egit in orbem. Quam modo Diva fides ex orbe exegit in orcum.

    [Pour ceux qui le souhaitent, le moment est venu d’aller aux funérailles de la bestiale hérésie, fille de Dis. {i} Elle est chassée des églises.

    Le sauvage Pluton a sorti l’hérésie de l’enfer pour la jeter sur le monde. À son tour, la divine foi la chasse du monde pour la renvoyer en enfer].

    1. « Nom que les Anciens donnèrent à Pluton, comme un diminutif de dives, “ riche ” » (Fr. Noël) ; v. note [16], lettre 514, pour Pluton.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er mai 1654, note 43.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0348&cln=43

(Consulté le 29/03/2024)

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