Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 8 manuscrit, note 44.
Note [44]

George Buchanan, élégie intitulée Ad Ptolomæum Luxium Tastæum et Iacobum Tevium, cum articulari morbo laboraret, mdxliv [À Ptolomæus Luxius Tastæus et Jacobus Tevius, {a} tandis qu’il souffrait de la goutte {b} en 1544], pages 68‑69 des Poemata [Poèmes] (Saumur, 1621, v. supra note [9]) :

« Mais vos cœurs, dont je connais la solide amitié pour moi, ne diminuent guère ici l’ardeur de mes douleurs. Souvent, Groscollius {c} m’explique les plantes médicinales, et vient en aide à ma langueur par ses encouragements et ses conseils. Souvent, le prévoyant savoir-faire de Charles Estienne {d} procure un réel secours à mes tristes maux. Turnèbe, la plus exquise gloire des compagnons d’Aonie, {e} ne laisse passer un jour sans venir m’offrir ses services, etc. »


  1. Les premiers vers de l’élégie (page 67) introduisent ces deux intimes amis du poète :

    O animæ Ptolemæe, meæ pars altera, tuque
    Altera pars animæ, Tevi Iacobe, meæ,
    Scire juvat quid agam ? Vivo modo, si modo vivit
    Pondus iners, animæ corpus inane suæ
    .

    [Ô Ptolomæus, qui es la moitié de mon âme, et toi, Jacobus Tevius, qui en es l’autre ! vous plaît-il de savoir ce que je fais ? Eh bien, je ne fais qu’être en vie, pour autant que vive un fardeau inerte, un corps vidé de son âme].

    Dans la compilation de D.A. Millar intitulée George Buchanan : a Memorial 1506-1906 (Saint Andrews, W.C. Henderson University Press, et Londres, David Nutt, 1907, in‑8o), le chapitre v est intitulé Buchanan à Bordeaux. H. de la Ville de Mirmont, professeur de latin à l’Université de Bordeaux, y cite ces vers (pages 47‑48) et explique qu’il s’agissait de deux amis de Buchanan, qui avaient enseigné avec lui dans le Collège de Guyenne à Bordeaux (entre 1539 et 1544), et qu’il avait quittés pour régenter au Cardinal Lemoine à Paris. Tous deux étaient bordelais : Tastæus n’a pu être plus précisément identifié ; Tevius, qui pouvait être le fils de Tastæus, aurait étudié à la Faculté de médecine de Paris et se nommait Jean La Taste, agrégé au Collège des médecins de Bordeaux en 1554 ; je n’ai toutefois pas trouvé trace de lui dans le catalogue des bacheliers parisiens établi par Baron ; sans doute a-t-il été gradué dans une autre Université (Dulieu ne le cite pas parmi les docteurs de Montpellier).

    L’autobiographie de Buchanan {i} mentionne quatre de ses brillants amis bordelais (page 10) : Nicolaus Gruchius, Guilielmus Garantæus, Jacobus Tevius, Helias Vinetus. {ii}

    1. 1608, réimprimée dans ses Poemata (Amsterdam, 1641), v. note [25] du Borboniana 5 manuscrit.

    2. Élie Vinet, v. note [61] du Borboniana 2 manuscrit ; hormis Tevius, les autres n’ont pas laissé de traces que j’aie su trouver.

  2. L’arthrite (articularis morbus) était alors synonyme de goutte (v. note [30], lettre 99).

  3. Plusieurs érudits buchananistes se sont penchés sur ce personnage, en le disant peut-être médecin de Paris, mais sans avancer d’arguments convaincants. Pensant qu’il pouvait aussi être apothicaire, je n’en ai trouvé aucun dans les familles parisiennes qui répondît aux patronymes de Groscol, Groscolle, Grocol ou Grocolas.

  4. Médecin et imprimeur érudit de la famille des Estienne (v. note [2], lettre 755).

  5. V. notes [5], lettre de Reiner von Neuhaus, datée du 1er juin 1673, pour l’Aonie, nom mythique de la Béotie, patrie des Muses, et [20], lettre 392, pour Adrien Turnèbe.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 8 manuscrit, note 44.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8209&cln=44

(Consulté le 25/04/2024)

Licence Creative Commons