Autres écrits : Une thèse quodlibétaire de Guy Patin : « L’homme n’est que maladie » (1643), note 46.
Note [46]

(Pline, Histoire naturelle, livre xxviii, chapitre xxxiii ; Littré Pli, volume 2, pages 270) :

Nunc prævertemur ad nostrum orbem, primumque communia animalium remedia atque eximia dicemus, sicuti e lactis usu. Utilissimum cuique maternum. Concipere nutrices exitiosum est ; hi sunt enim infantes, qui colostrati appellantur, densato lacte in casei speciem. Est autem colostra prima a partu spongea densitas lactis.

« Maintenant retournons au monde romain, et parlons d’abord des remèdes communs, mais excellents, que nous tirons des animaux ; par exemple, du lait. Le meilleur à chacun est le lait maternel. Il est très mauvais que les nourrices conçoivent : les enfants ainsi nourris se nomment colostrats, attendu que le lait se coagule en fromage dans leur estomac. On donne le nom de colostrum au premier lait après les couches, lequel forme un coagulum visqueux. »

Colostration (Gardien in Panckoucke) :

« Les auteurs dans lesquels se trouve cette expression désignent par là les maladies auxquelles les enfants sont sujets pendant qu’ils tètent le premier lait connu sous le nom de colostrum. {a} Les enfants qui prennent ce premier lait sont à la vérité quelquefois atteints de maladies, et plus spécialement de l’ictère. Mais ce serait une erreur de croire que cette indisposition, ainsi que toutes celles que l’on observe quelquefois dans les premiers jours de la naissance, sont produites par l’usage du colostrum. Loin de les produire, son emploi est au contraire le moyen le plus propre pour les prévenir. Il n’est aucun accoucheur qui n’ait observé que l’ictère est bien plus fréquent chez les enfants qui sont allaités par des nourrices étrangères, que chez ceux qui le sont par leurs propres mères. Plus le lait de la nourrice est ancien, plus les enfants sont exposés à être atteints de la jaunisse. La qualité purgative de ce premier lait dispense de recourir aux purgatifs que les médecins regardent comme nécessaires aux enfants qui sont confiés à des nourrices étrangères. » {b}


  1. V. note [1], lettre 440.

  2. Très commun chez le nouveau-né, l’ictère (jaunisse) physiologique du nouveau-né est généralement bénin et passager, lié à l’hémolyse (destruction des globules rouges sanguins) ; il peut de fait être en relation avec l’allaitement, mais connaît divers autres mécanismes.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Une thèse quodlibétaire de Guy Patin : « L’homme n’est que maladie » (1643), note 46.

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(Consulté le 19/04/2024)

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