Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 47.
Note [47]

Le Dictionnaire historique, ou mémoires critiques et littéraires, concernant la vie et les ouvrages de divers personnages distingués particulièrement dans la république des lettres de Prosper Marchand (1678-1756), qui est une suite du Dictionnaire de Bayle, a consacré un long article à Picatrix Hispanus (La Haye, Pierre de Hondt, 1759, in‑4o, tome second, pages 142‑145), dont voici le corps du texte, sans ses notes (où les curieux du sujet pourront puiser quantité de renseignements critiques complémentaires) :

« Auteur d’un recueil de superstitions ridicules et criminelles, que les uns regardent simplement comme un traité de magie naturelle, et les autres, comme un ouvrage de magie proprement dite. {a} La plupart de ceux qui en ont parlé le font espagnol, mais ils se trompent : c’était un Arabe et, si l’on peut faire quelque fonds sur les qualités qu’on lui attribue dans le titre de son ouvrage, c’était un philosophe fort célèbre et fort distingué, et un homme de beaucoup de lecture. Il a dû vivre au plus tard avant le milieu du xiiie s. puisque, vers ce temps-là, Alphonse x, roi de Castille, {b} à qui quelques auteurs ont attribué le recueil de Picatrix, fit traduire ce recueil d’arabe en espagnol. Divers auteurs en ont parlé, les uns sérieusement, les autres par manière de plaisanterie ; mais ce qu’ils en ont dit ne nous apprend guère à le connaître, et se réduit à bien peu de choses. Rien ne nous instruit mieux à cet égard que ce qu’en a dit l’auteur des Remarques sur les lettres de M. Bayle. » {c}


  1. Heinrich Cornelius Agrippa en a parlé dans deux de ses ouvrages : ses De occulta Philosophia libri tres [Trois livres sur la Philosophie occulte] (Lyon, Godefridus et Marcellus Beringus, 1550, in‑8o, pour l’une des nombreuses éditions), et son traité De Incertitudine Vanitate scientiarum et artium [Sur l’Incertitude et le mensonge des sciences] (Cologne, 1527, v. notes [13], lettre 126, et [44] du Naudæana 2).

    La magie naturelle traite « des secrets pour faire des choses qui sont produites extraordinairement par des causes naturelles, par l’invocation des bons anges » (Furetière). La magie proprement dite est la magie noire, qui « emploie l’invocation des démons, et se sert de leur ministère pour faire des choses au-dessus des forces de la nature » (ibid.).

  2. Alphonse x, dit le Sage, roi de Castille et de Léon, a régné de 1252 à 1284.

    Les biographies modernes identifient Picatrix à Malasma al-Mayriti, érudit andalou du xie s. Le titre arabe de son livre est Ghâyat al-hakîm [le But du sage].

  3. V. la note (B) de Marchand.

Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (page 42).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 47.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=47

(Consulté le 23/04/2024)

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