Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 47.
Note [47]

Ces deux frères, qui furent maréchaux de France sous le règne de François ier (sixième guerre d’Italie), n’avaient pas de parenté directe avec le prélat et diplomate Paul de Foix (v. supra note [27]).

  • Odet de Foix (vers 1480-1528), vicomte de Lautrec, maréchal en 1511, gouverneur du Milanais en 1516, avait perdu la bataille décisive de la Bicoque (1522, v. notule {a}, note [53] du Borboniana 9 manuscrit). Reparti en guerre, il avait pris Pavie en 1527. Ses talents militaires lui valaient ici le titre « poliorcète (poliorkêtês en grec) ou assiégeur des villes ».

  • Thomas de Foix (1485-1525), seigneur de l’Escun, frère puîné d’Odet, avait été évêque de Tarbes (1504) avant de prendre les armes : maréchal en 1518, il brilla pendant la sixième guerre d’Italie et mourut des blessures reçues à la bataille de Pavie, perdue par les Français le 24 février 1525, qui valut à leur roi, François ier, un emprisonnement d’une année en Espagne.

Deux citations étayent le propos du Borboniana.

  1. Scipion Dupleix, Histoire générale de France, tome iii, page 380, {a} sur le siège de Naples, tenue par les Espagnols, en 1528 :

    • « xxxii. Négligence du roi. Lautrec néanmoins s’obstinait toujours au siège, attendant des secours de France, tant de finance que d’hommes ; < ce > dont il avait pressé le roi par fréquentes dépêches, qui n’émouvaient guère Sa Majesté, attachée à ses amours avec la dame d’Étampes. {b} Enfin, toutefois, les continuelles protestations de Lautrec firent que le roi lui envoya Pierre, prince de Navarre, frère de Henri roi de Navarre ; {c} mais ce fut avec si petite compagnie qu’il se trouva comme inutile et ne servit que d’accroître le nombre des morts, par sa mort avec quasi les deux tiers de l’armée. Pour le regard de la finance, les trésoriers et les receveurs, sur lesquels les assignations étaient baillées, trouvaient assez d’artifices pour en dilayer {d} l’acquittement et convertir tout, ou la plus grande partie, en leur profit. »

    • « xxxiii. Trépas de Lautrec. Cependant les maladies se rengrégeaient {e} tous les jours au camp des Français, et les plus grands seigneurs avec les plus chétifs soldats étaient portés au tombeau. Lautrec même y finit ses jours le 15e d’août, ayant fait vœu de souffrir toutes extrémités plutôt que de lever le siège. Car, comme il était entier en ses opinions, il le voulait paraître autant en ses paroles : tellement qu’ayant écrit souvent au roi qu’il prendrait cette bonne ville ou qu’il mourrait devant, il voulait accomplir sa promesse ; mais la faute ne venant pas de lui, il pouvait lever le siège sans reproche. »

    • « xxxiv. Son corps déterré par les Espagnols. Son corps fut inhumé dans une église prochaine, d’où les Espagnols l’enlevèrent depuis, avec autant d’impiété que d’avarice, et le mirent dans une cave à Naples, espérant le faire racheter à ses parents par une grosse somme de deniers. Mais n’ayant laissé qu’un fils et une fille en bas âge, leurs tuteurs n’eurent pas soin de retirer son cadavre ; et les Espagnols, {f} frustrés de leur espérance, n’en reçurent que le blâme de leur sordide et détestable avarice. Mais le roi fit faire un service en l’église Notre-Dame de Paris à l’honneur du défunt, avec pareille pompe qu’on a accoutumé {g} de faire aux enfants de France. »


      1. Paris, 1630, v. supra note [9].

      2. Anne de Pisseleu (1508-1580), duchesse d’Étampes, était la favorite de François ier depuis 1527.

      3. Le « prince de Navarre », frère du roi Henri ii de Navarre (grand-père du roi Henri iv de France), ne se prénommait pas Pierre, mais Charles (1510-1528).

      4. Différer.

      5. S’augmentaient.

      6. V. notule {a} infra.

      7. Coutume.

  2. L’Histoire généalogique de Scévole ii et Louis de Sainte-Marthe {a} donne celle des deux Lautrec (tome second, pages 964‑965) :

    « 22. Jean de Foix, vicomte de Lautrec, fils posthume de Pierre, épousa Marie d’Aidie, fille unique et héritière d’Odet d’Aidie, comte de Comminges, vicomte de Fronsac, seigneur de Castillon, Coutras, l’Esparre et l’Escun, gouverneur et grand sénéchal de Guyenne, et de Marie de l’Escun, sa femme. Il engendra en elle trois fils et une fille, à savoir,

    • 23. Odet comte de Foix et de Cominges, vicomte de Lautrec.

    • 23. Thomas de Foix, seigneur de l’Escun, maréchal de France, ne laissa enfants.
    • 23. André de Foix, comte de Montfort, vicomte de Villemur et seigneur d’Asparraut, n’eut enfants de Françoise du Bouchet, sa femme, fille de Charles du Bouchet, baron de Saint-Geme, et de Madeleine de Sonséque. Laquelle dame d’Asparraut épousa en secondes noces François de La Trimouille, comte de Benon.
    • 23. Françoise de Foix, femme de Jean de Laval, seigneur de Châteaubriant.

    23. Odet de Foix, vicomte de Lautrec, se qualifia comte de Foix et de Comminges, et fut lieutenant général du roi en son armée d’Italie au royaume de Naples. Il épousa Charlotte d’Albret, fille de Jean d’Albret, seigneur d’Orval, et de Charlotte de Bourgogne, de laquelle il eut deux fils et une fille […]. » {b}


    1. Paris, 1628, v. notule {a}, note [55] du Borboniana 1 manuscrit.

    2. Les deux fils d’Odet de Foix, prénommés Henri et François, moururent dans leur jeunesse. Sa fille Claude fut « mariée à Guy xviie du nom, comte de Laval, puis à Charles de Luxembourg, vicomte de Martigues. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 47.

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(Consulté le 19/04/2024)

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