À Charles Spon, le 16 novembre 1643, note 48.
Note [48]

« sur les livres de Fernel au sujet des causes cachées des choses ».

Les Io. Fernelii Ambiani de abditis rerum causis libri duo [Deux livres de Jean Fernel d’Amiens, sur les causes cachées des choses] {a} ont été commentés par Jean i Riolan :

Ad libros Fernelii de abditis rerum causis Commentarii.

[Commentaires sur les livres de Fernel au sujet des causes cachées des choses]. {b}


  1. Paris, André Wechel, 1560, in‑8o de 425 pages ; première édition à Paris, 1548, in‑fo.

  2. Paris, Hadrien Périer, 1598, in‑12 de 164 pages ; v. note [35], lettre 104, pour la réédition enrichie de 1620 et ses copieux compléments.

Une édition bilingue franco-latine juxtalinéaire, traduite et commentée par Jean Céard, a enfin paru en 2021, Des Causes cachées des choses (Paris, Les Belles Lettres, 675 pages), avec cette première phrase d’introduction :

« Le De abditis rerum causis de Jean Fernel est une œuvre marquante de l’humanisme philosophico-médical de la Renaissance. Le nombre considérable des édition qui en ont paru durant le siècle qui a suivi sa première publication en 1548, les multiples emprunts, avoués ou non, qui lui ont été faits, les mille citations qui se lisent dans la littérature savante en soulignent fortement l’importance. »

Dans ses deux livres, Fernel fait dialoguer deux médecins, Brutus et Eudoxus avec leurs étudiants (Philiatros). L’idée générale est humble et profondément louable : il s’agit moins d’invoquer des puissances occultes ou surnaturelles dans la genèse de maladies, que d’y reconnaître les lacunes du savoir humain. Le progrès médical a considérablement fait évoluer les choses, mais il sera éternellement arrogant de ne pas laisser sa part à l’inconnu, au doute et à la possibilité d’autres explications que celles qui semblent nous satisfaire. Voilà ce qui dérangeait Guy Patin et ses contemporains dogmatiques, et qui a depuis dérangé les générations ininterrompues de leurs successeurs. Le mépris qu’ont, par exemple, rencontré les géniales intuitions de Fracastor, publiées en 1546, illustrent admirablement cette myopie (v. notes [2], lettre 6, et [6], lettre 7).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 novembre 1643, note 48.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0097&cln=48

(Consulté le 28/03/2024)

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