Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 48.
Note [48]

Vers 1‑2 et 18‑21 du poème xxii de Catulle, Ad Varum [À Varus] :

« Tu connais fort bien, Varus, ce Suffenus, cet homme plein de charme, à la fois railleur et poli, etc. {a}
Assurément, nous trompons-nous tous nous-mêmes, et tout homme a-t-il en soi quelque chose de Suffenus. À chacun sa part de faux-semblant, mais nous ne voyons pas à quoi ressemble la besace que nous portons sur le dos. » {b}


  1. Dans le texte du Borboniana est ici inséré « p. 19 » : probable renvoi à une édition de Catulle que je ne me suis pas acharné à trouver.

    Les 16 vers omis dans l’« etc. » disent que ce distingué Suffenus avait écrit plus de dix mille vers dont la grossièreté, le style et le propos ne correspondaient en rien à l’idée qu’on se faisait de sa personne, en le rencontrant et en conversant avec lui.

  2. Érasme a commenté ces vers dans son adage no 1412, Ne mihi Suffenus essem [Puissé-je ne pas donner de moi l’image de Suffenus] :

    Ne mihi ipsi blandirer, ac stulte meipsum admirarer. Suffenus erat poeta longe ineptissimus, in aliorum vitia dicax, ad sua cæcus. Itaque proverbium receptum, ut, qui sibi inaniter placerent, Suffeni dicerentur.

    [Ne pas m’infatuer de moi-même, et ne pas admirer sottement ma propre personne. Suffenus était un poète parfaitement stupide, qui raillait les défauts des autres, sans du tout voir les siens propres. On en a donc fait ce proverbe, qui appelle Suffenus ceux qui se complaisent à admirer leur propre personne].


Cette digression sur Suffenus se justifie obliquement par la mention qu’en a faite Nicolas Bourbon l’Ancien dans la dédicace à Franciscus Tuanus de ses huit livres de Nugarum [Sornettes] (Lyon, 1538, v. supra seconde notule {b}, note [46]). Elle mord, au passage, Jacques de Sallo, conseiller au Parlement de Paris, dont Guy Patin a évoqué les déboires politiques à la fin de sa lettre du 7 avril 1638 à Claude ii Belin (v. sa note [25]).

Fille de Pierre Brisson, sieur du Palais, Marie Brisson était la nièce de l’infortuné premier président Barnabé Brisson (v. note [52] Patiniana I‑4) ; elle avait épousé en 1593 Josias de Sallo, sieur de Beauregard, puis Charles Poitevin, sieur de La Florencière, mort en 1615. Jacques de Sallo était né de son premier mariage.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 48.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8211&cln=48

(Consulté le 19/04/2024)

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