Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-3, note 49.
Note [49]

L’avis se lit dans l’édition de la Schola Salernitana [L’École de Salerne] donnée par Zacharias Sylvius, {a} chapitre xxiii (page 161), De utilitate lotionis manuum [L’utilité de se laver les mains] :

Lotio post mensam tibi confert munera bina,
Mundificat palmas, et lumina reddit acuta.
Si fore vis sanus, ablue sæpe manus.

Duæ hic referuntur commoditates ex lotione manuum a sumpto cibo. Primo namque manus ipsas puras atque mundas efficit. Deinde vero lumina etiam reddit acuta, hoc est, visus aciem excitat ; et hoc quidem non per se, sed ex accidenti. Manus enim instrumenta sunt, quibus purgantur oculi. Quare puras eas atque mundas esse convenit.

[Une ablution après le repas te confère deux avantages : cela nettoie les mains et rend les yeux plus perçants. Si tu veux être sain, lave-toi souvent les mains.

Deux avantages sont ici attribués au lavage des mains après avoir mangé : tout d’abord cela rend les mains pures et propres ; ensuite aussi, les yeux plus perçants, c’est-à-dire accroît l’acuité visuelle ; et cela non pas directement, mais incidemment, car les mains sont les instruments qui nettoient les yeux ; il convient donc de les tenir pures et propres]. {b}


  1. Rotterdam, 1649, v. note [19], lettre 236.

  2. Quoi qu’en dît L’Esprit de Guy Patin, l’adjectif purus figure deux fois dans ce chapitre (qui ne figure pas dans les éditions latines données par René Moreau Paris, 1625 et 1672, v. note [4], lettre 12).

Guy Patin n’a parlé du lavage des mains comme d’une coutume « saine » ou « pure » ni dans ses lettres, ni dans ses écrits médicaux (notamment dans son Traité de la Conservation de santé). En revanche, Joseph Scaliger y a prêté attention (Secunda Scaligerana, pages 419‑420) :

Lavare manus. In his regionibus non lavant manus postquam minxerunt, redeunt ita ad mensam. Hautenus cum rogaretur rediens à lotio ut lavaret manus, noluit, dicens non esse fui moris. In Anglia fuimus in mensa Cancellarii, qui non lavans manus accedebat ad mensam ; nos petiimus aquam, ridebant, et afferebant parum aquæ, ut omnes intus lavaremus, et unusquisque de alterius sordibus participaret.

[Se laver les mains. En ces contrées, {a} ils ne se lavent pas les mains après avoir pissé, et en reviennent directement à table. Si on propose à Hautenus {b} de se laver les mains quand il revient des latrines, il rit et dit que ça n’est pas son habitude. Étant en Angleterre à la table du chancelier, on ne se lavait pas les mains avant de s’y asseoir ; quand nous avons demandé de l’eau, ils se sont esclaffés et nous en ont apporté un peu, de sorte qu’en nous y lavant tous, chacun à son tour profita de la souillure de l’autre].


  1. Dans les pays du nord de l’Europe.

  2. Le Hollandais Janus Hautenus (van Hout), v. note [10] du Grotiana 1.

Je n’ai pas identifié « Monsieur D.B. ».

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-3, note 49.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8216&cln=49

(Consulté le 16/04/2024)

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