À Claude II Belin, le 16 novembre 1636, note 5.
Note [5]

Gouverné est à prendre au sens de soigné.

La consultation médicale était la plus prestigieuse pratique médicale des docteurs régents de la Faculté de médecine de Paris. Elle réunissait autour d’un malade plusieurs médecins qui venaient à son domicile. À Paris, le rituel en était précisément réglé par les statuts de la Faculté.

  • Statuta F.M.P., art. xv, page 78 :

    Nemo cum Empiricis, aut a Collegio Medicorum Parisiensium non probatis, Medica Consilia ineat.

    [Que nul ne se participe à des consultation médicale en compagnie d’empiriques ou de praticiens que n’a pas approuvés le Collège des médecins de Paris].

  • Statuta F.M.P., art. xvii, page 78 :

    In Medicis Consultationibus juniores primi, pro more sententiam dicant, et eo ordine, quo quisque ad Doctoratum promotus fuerit.

    [Que lors des consultations médicales, les jeunes donnent ordinairement leur avis en premier, chacun se prononçant dans l’ordre d’ancienneté et de rang où il a été promu au doctorat].

  • Statuta F.M.P., art. xviii, page 79 :

    Quod in ejusmodi Consulationibus a majore parte fuerit probatum, id Ægro, vel parentibus Ægri, vel assidentibus, qui Ægri curam habent, a seniore de Collegarum consensu prudenter referatur.

    [Que, sur l’accord de ses collègues, le plus ancien fasse part de ce qui aura été approuvé à la majorité, en l’annonçant avec tact au malade, à ses parents, ou aux personnes qui prennent soin de lui].

  • Statuta F.M.P., art. xx, page 79 :

    Ad Consilia Medica vocati, sistant se præcise hora a Seniore præscripta, ne unius mora Ægro molestiam, vel cæteris Collegis incommodum afferat.

    [Que ceux qui sont appelés en consultation médicale se réunissent à l’heure précisément fixée par le plus ancien, pour que le retard d’un seul ne soit cause de désagrément pour le malade, ou d’incommodité pour ses autres collègues].

Le reste de l’activité médicale des docteurs de Paris était solitaire, consacré aux visites : chacun allait visiter ses clients à domicile ; la coutume n’était pas de les recevoir chez soi, dans son étude (cabinet de travail). « Que nul ne visite les malades sans y avoir été régulièrement appelé » (art. xiv).

Les consultations pouvaient aussi se faire par écrit, à distance, sur une relation de l’état du malade, comme il en existe de nombreux exemples dans la correspondance de Guy Patin. Il arrivait au médecin, seul depuis son cabinet, de donner avis à une tierce personne (domestique ou parent du patient) ; mais au tout début de la Consultation 18, Guy Patin a mis en garde contre les prescriptions faites sans examiner le malade.

Visites et plus encore consultations étaient onéreuses et réservées aux personnes riches. À compter de 1639 (v. note [15] des Décrets et assemblées de 1650‑1651 dans les Commentaires de la Faculté de médecine de Paris), pour ne pas en abandonner l’exclusivité aux consultations gratuites de Théophraste Renaudot, quatre puis six docteurs régents (moitié jeunes et moitié anciens) assuraient à tour de rôle, tous les samedis matins, dans les hautes salles des Écoles, avant la messe, des consultations charitables écrites qui étaient réservées aux malades indigents.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 16 novembre 1636, note 5.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0032&cln=5

(Consulté le 25/04/2024)

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