À Charles Spon, le 23 mars 1649, note 5.
Note [5]

Le duc Charles était Charles iv de Lorraine et de Bar (v. note [37], lettre 6). Dépouillé de ses terres depuis la signature des traités de Westphalie en 1648, il servait le roi d’Espagne contre la France.

Jean-Louis d’Erlach (Berne 1595-Brisach 26 janvier 1650), issu d’une illustre famille suisse, avait fait ses premières armes au tout début de la guerre de Trente Ans (bataille de la Montagne-Blanche, en Bohême, en 1620, v. note [15] du Patiniana I‑1). D’abord lieutenant-colonel des gardes de Gustave-Adolphe, roi de Suède, Erlach était passé au service du duc Bernhard de Saxe-Weimar (v. note [7], lettre 27) qui le nomma gouverneur de Brisach (1632). Après la mort du duc (1639), Erlach avait pris la tête de son armée (les Weimariens) pour se mettre au service des intérêts français. En particulier, au moment le plus crucial de la première Fronde, quand Turenne voulut lancer les armées d’Allemagne au secours de Paris, Erlach et ses troupes s’opposèrent à lui avec succès ; mais la banqueroute des finances royales entraîna peu à peu la désertion des Weimariens. Après avoir engagé sa fortune pour payer ses soldats, Erlach menaça de démissionner. Les quelques maigres avances consenties par Mazarin n’ayant pu suffire à préserver son armée de la pénurie, Erlach, dépité, se retira dans son gouvernement de Brisach après le siège de Cambrai (juillet 1649). Le bâton de maréchal de France lui fut accordé le 23 janvier 1650, mais il mourut trois jours après, sans l’avoir reçu.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 23 mars 1649, note 5.

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(Consulté le 19/04/2024)

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