À Charles Spon, le 11 octobre 1658, note 5.
Note [5]

« fongus dans la région des lombes ».

Fongus ou fungus (T. Corneille) :

« Tumeur molle qui s’élève autour des articles, {a} et qui s’augmente insensiblement. Lors que la peau est ouverte, comme elle trouve plus d’espace, elle prend en un moment un accroissement prodigieux, en forme d’un champignon. C’est ce qui la fait appeller fungus, ou champignon des articles. Il vient de la dilatation ou du déchirement des membranes ou des tendons qui sont relâchés, ou de quelque partie nerveuse offensée par une contusion, par une luxation en sautant, ou par une chute. C’est rarement que le fungus se trouve hors des articles ; et on remarque qu’il est toujours attaché à des membranes, à des tendons, ou à des parties semblables. L’humeur nourricière ramassée et retenue en est la cause. Cette humeur se joignant à cette graisse glaireuse qui oint naturellement les articles pour faciliter le mouvement, engendre une substance molle, rare et spongieuse, qui quelquefois contracte de la corruption et une aridité occulte, qui fait que le fungus étant maltraité acquiert aisément une malignité chancreuse. {b} Les fungus croissent d’ordinaire sur les membranes du cerveau plutôt que sur les autres parties, c’est-à-dire dans les plaies de la tête, lorsque l’on n’a pas tout le soin qu’on doit avoir de les défendre de l’air extérieur. Cette maladie est rare, mais la cure en est d’autant plus fâcheuse que les fungus sont profondément enraciné dans l’article, et particulièrement dans les parties nerveuses. » {c}


  1. Articulations.

  2. Ces excroissances charnues et kystiques ont disparu avec les progrès de la chirurgie, de l’asepsie et des antibiotiques.

  3. Trévoux ajoute : « Il y a une espèce de fungus malin enraciné dans le rectum, il est l’effet des débauches contre nature », cela correspond au lymphogranulome vénérien (maladie de Nicolas-Favre), dû à une bactérie (Chlamydia trachomatis), provoquant le fic dont a parlé Martial (v. note [7], lettre 482).

Charles de Guillon, seigneur de Richebourg, etc., avait été reçu en 1636 conseiller clerc au Parlement de Paris, en la troisième des Enquêtes, puis était monté à la Grand’Chambre (Popoff, no 1387). Splénique ou rénale, l’origine du fongus lombaire qui le mit au tombeau est incertaine : le plus probable me semble être une fistule infectieuse (abcès froid tuberculeux) ou un envahissement tumoral venu du rein gauche.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 11 octobre 1658, note 5.

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(Consulté le 29/03/2024)

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