À André Falconet, le 18 juillet 1664, note 5.
Note [5]

« Vale et aimez-moi. »

Roger Akakia, sieur de Fresne, était le fils de Jean et le frère de Martin iv (v. note [12], lettre 128). Diplomate, agent de Mazarin, secrétaire de l’ambassade de Pologne, Roger se trouva mêlé à de nombreuses intrigues. Accusé d’avoir rédigé un écrit déplaisant pour M. le Prince et pour Louis xiv, il fut enfermé à la Bastille pour quelque temps en juillet 1664. Il reprit rapidement ses activités de diplomate européen et mourut à Riga en Pologne dans les années 1680 (Dictionnaire de Port-Royal, page 59).

Bayle (page 121, note D) a commenté ce passage des lettres de Guy Patin :

« Tout le monde a su les plaintes qu’un ami de la Maison d’Autriche, déguisé sous le nom de Stanislaus Lysimachus, Eques Polonus, publia en 1683 {a} contre les intelligences que la France entretenait avec le comte de Tekeli, par le moyen d’Akakia et de Du Vernay-Boucauld. Je viens de lire dans un imprimé qui a pour titre Journal d’Amsterdam, {b} que ce même M. Akakia eut beaucoup de part aux intrigues qui tendaient à faire tomber la couronne de Pologne sur la tête du duc de Longueville, {c} par la déposition du roi Michel. {d} On assure dans ce journal que l’empereur en avait fait faire des plaintes au roi de France et qu’il avait nommé entre autres M. Akakia, comme un des principaux conducteurs de cette affaire ; que M. Akakia fut mis à la Bastille, mais qu’il n’en eut que plus d’attention à l’intrigue qu’il avait commencée, et plus de loisir pour entretenir les correspondances qu’il avait liées ; que ses lettres et sa négociation allèrent toujours leur train, nonobstant cet emprisonnement ; et que l’affaire fut si avancée qu’il n’y eut que la mort de M. de Longueville {e} qui en empêcha l’exécution. Les médailles étaient déjà toutes préparées. Ce second emprisonnement de M. Akakia ne dura que cinq ou six mois, s’il en faut croire une personne que j’ai consultée depuis la lecture de ce journal. Cette personne m’a dit de plus que M. Akakia eut tant de joie de se voir choisi pour aller fomenter les troubles de la Hongrie qu’encore qu’il fût bien malade, il se trouva bientôt assez de santé pour partir. N’osant prendre la route d’Allemagne, il s’en alla en Angleterre, où il s’embarqua pour la Suède d’où il se rendit par mer à Riga, et de là en Pologne, où il est mort. C’était un homme d’intrigue et qui agit vivement pour la conclusion de la paix d’Olive. » {f}


  1. Stanislai Lysimachi Equitis Poloni Epistola ad Claudium Lentulum Nobilem Marchiacum. In quo tectæ Gallorum, Pacis Bellive, artes ; ac cum Turcis Conspirationes, reteguntur.

    [Lettre de Stanislaus Lysimachus, chevalier polonais, à Claudius Lentulus, gentilhomme de la Marche, où sont dévoilées les secrètes manœuvres françaises de paix ou de guerre, et leurs conspirations avec les Turcs et les Hongrois séditieux].

    1. Sans nom, Christianopolis, 1683, in‑12 de 78 pages.

  2. Paru en septembre 1693.

  3. Charles Paris d’Orléans, comte de Saint-Pol, v. note [68], lettre 166.

  4. Michel ier Korybut Wisniowiecki (v. note [1], lettre 960), élu roi de Pologne en 1669 après l’abdication de Jean ii Casimir.

  5. Tué au passage du Rhin, le 12 juin 1672.

  6. Traité d’Oliva, le 23 avril 1660, entre Suède, Pologne et Prusse.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 18 juillet 1664, note 5.

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(Consulté le 20/04/2024)

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