À André Falconet, le 26 septembre 1664, note 5.
Note [5]

« par maladies de la matière » (v. note [6], lettre 463). Fernel a donné dans sa Pathologie (v. note [1], lettre 36), au chapitre x (Les Maladies et symptômes des poumons, leurs causes et leurs signes) du livre v (Des Maladies et symptômes de chaque partie) une description saisissante de la tuberculose (page 374), qu’on appelait alors phtisie, ou consomption (principalement en Angleterre d’où la duchesse d’Orléans, Henriette-Anne, était native ; v. notes [9], lettre 93 et [6], lettre 463) :

« C’est une ulcération de poumon par laquelle le corps se va consumant peu à peu. Quand elle commence, on tousse souvent, et en toussant on crache quelque chose de sanglant sans aucune douleur ; quelquefois cela s’arrête, et à force de tousser, il sort de la matière sordide, {a} puis purulente ; lors vient une petite fièvre qui continue sans intermission ; laquelle étant finalement devenue hectique, {b} s’augmente à la façon des autres aussitôt qu’on a mangé. L’ulcère croissant de plus en plus et devenant sordide, on crache le pus, et se fait ce qu’a dit Hippocrate : Du crachement de sang vient le crachement de pus. Le pus étant sincère, {c} ne nage point sur l’eau comme l’autre, quand on l’y jette ; mais s’il est pur, il descend et s’arrête au fond. Et néanmoins, toutes les fois que l’ulcère, enduit de la viscosité du pus, vient à être renouvelé, ou par le travail, ou par l’impériosité de la toux, ou par un transport de colère, on retourne à cracher du sang. Quand le mal est confirmé et déjà invétéré, il sort quelquefois une portion pourrie du poumon et le crachat rend une odeur puante étant jeté sur les charbons, ou bien de soi-même ; et souvent, il infecte, par son expiration contagieuse, ceux qui ne s’en donnent pas garde. Les cheveux tombent et ce, par faute de nourriture. Tout le corps étant desséché et la fièvre s’augmentant, les ongles des mains se courbent, {d} les joues deviennent livides {e} par la vapeur maligne qui monte là ; les extrémités des côtes se relèvent en haut à force de sécheresse jusqu’à ce qu’enfin tout le corps étant consommé se dessèche et que la chaleur naturelle s’éteigne, n’ayant plus d’humidité qui la fomente. »


  1. Sale.

  2. V. note [8], lettre 98.

  3. Franc.

  4. Hippocratisme digital.

  5. Plombées.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 26 septembre 1664, note 5.

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(Consulté le 19/04/2024)

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