À André Falconet, le 25 septembre 1665, note 5.
Note [5]

Hippocrate, livre iv du Régime, sous-titré Des Songes [Περι Ενυπνιων], § 90, Songes relatifs à des objets terrestres (Littré Hip, volume 6, pages 653‑659) :

« Voici encore des signes favorables : apercevoir et entendre nettement ce qui est sur la terre, marcher sûrement, courir sûrement et sans crainte, voir la terre unie et bien travaillée, les arbres feuillés et couverts de fruits, des arbres cultivés, les fleuves roulant régulièrement une eau pure ni plus haute ni plus basse qu’il ne convient, les sources et les puits avec des apparences analogues. Tout cela, vu ainsi, annonce que l’homme est normal et que son corps opère régulièrement avec toutes ses circulations, {a} toutes ses afférences et toutes ses sécrétions. Mais voir quelque apparence contraire, c’est l’indice d’une lésion quelconque dans le corps. […] Les fleuves qui ne coulent pas régulièrement dénotent que le sang est en voie de circulation ; à hautes eaux, l’excès de sang ; à basses eaux, le défaut de sang. {b} Par le régime on augmentera là, on diminuera ici. Si les eaux n’en sont pas pures, c’est l’indice d’un trouble. On obtiendra la détersion à l’aide des courses au cerceau et des promenades qui produisent l’agitation d’une respiration accélérée. »


  1. Le mot « circulations » peut faire sursauter, mais traduit fidèlement le texte hippocratique, qui emploie περιοδους [circuits].

  2. Dans l’interprétation hippocratique et galénique des mouvements du sang, à laquelle Jean ii Riolan avait encore adhéré : v. note [17] de Thomas Diafoirus et sa thèse.

Si tel était bien le passage que Guy Patin n’osait écrire, il faudrait croire que, tout imprégné d’hippocratisme, il pensait que si l’on nettoyait les douves, c’était pour vidanger une eau trouble qui aurait pu inspirer un funeste rêve à la reine souffrante qui l’avait eue sous les yeux durant la journée.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 25 septembre 1665, note 5.

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(Consulté le 29/03/2024)

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