À André Falconet, le 28 août 1669, note 5.
Note [5]

Emmanuel-Théodose de La Tour d’Auvergne (Turenne 1643-Rome 1715), cardinal de Bouillon, fils de Frédéric-Maurice de La Tour d’Auvergne (v. note [8], lettre 66), duc de Bouillon, était neveu de Turenne. Entré dans les ordres sous le nom d’abbé-duc d’Albret, puis devenu chanoine de Liège en 1658, il avait obtenu, grâce à son oncle, la faveur de Louis xiv. Le roi lui avait octroyé de riches bénéfices, lui faisait avoir le chapeau de cardinal et le nomma son grand aumônier. Son excessive fierté, ses hauteurs, ses prétentions sans mesure lui créèrent de nombreux ennemis, entre autres Louvois, et finirent par le brouiller avec le roi qui le bannit de la cour (G.D.U. xixe s.).

Eusèbe Renaudot {a} a noté dans son Journal (pages 260‑261) :

« J’ai présenté, vers le commencement de cette année 1669, {b} à M. le duc d’Albret un poème latin fort ample, avec des épigrammes et autres compositions en grec, chaldaïque, syriaque, hébreu, égyptiaque et samaritain, sur le sujet de la nomination que le roi a fait de sa personne à la dignité de cardinal pour la première promotion, {c} que ce prince {d} reçut avec une joie et satisfaction singulières, qu’il a témoignées à plusieurs personnes de qualité qui le sont venues complimenter sur cette élévation que son mérite ne lui a pas moins procurée que sa naissance. Mon fils Eusèbe, {e} qui en était l’auteur et qui se perfectionne fort dans la connaissance de ces langues orientales, l’a salué ensuite et a été fort bien reçu de Son Altesse, laquelle est partie, depuis sa création, de cette ville pour Rome au commencement de février 1670. » {f}


  1. V. note [16], lettre 104.

  2. Sic.

  3. Première des deux promotions que fit le pape Clément ix en 1669 (5 août et 29 novembre).

  4. Les Bouillon étaient princes étrangers (de Sedan), et non princes du sang.

  5. Le savant abbé Eusèbe Renaudot (1646-1720) fut élu membre de l’Académie française en 1688.

  6. L’abbé-duc d’Albert reçut le chapeau à Rome le 19 mai 1670.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 28 août 1669, note 5.

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(Consulté le 23/04/2024)

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