À André Falconet, le 6 août 1670, note 5.
Note [5]

Petitfils b (page 117) :

« Le 9 juillet 1670, Louvois avertissait M. de Loyauté, commissaire des guerres de Pignerol, de son intention de se rendre pour deux ou trois jours dans cette place. Dans la nuit du samedi 2 août 1670, il quitta la cour en compagnie de son fidèle commis, M. de Nallot, et de l’ingénieur Vauban qui avait pris le nom d’emprunt de M. de La Brosse. Le secrétaire d’État voyagea incognito jusqu’à Pignerol, exigeant qu’à chaque étape aucun honneur ne lui soit rendu. Lorsqu’on apprit à la cour que Louvois se rendait en Piémont, tout le monde se montra surpris. On se demandait pourquoi il avait tenu à voyager par ces fortes chaleurs. S’il s’était agi d’une banale inspection de fortifications, comme on l’avait laissé entendre, pourquoi ne pas avoir envoyé Vauban seul ? Les historiens eux-mêmes ont émis un faisceau d’hypothèses sur ce troublant voyage sans parvenir à trouver d’explication satisfaisante. […] Louvois, en tout cas, fit remplacer intégralement la garnison de la citadelle et muta une partie du personnel supérieur de la place, notamment le gouverneur de la ville, M. de La Bretonnière. »

Deux détenus de marque se trouvaient alors à Pignerol : Nicolas Fouquet, depuis janvier 1665, et depuis août 1669, Eustache Danger, incertain quidam que d’aucuns tiennent pour l’une des solutions à l’énigme du masque de fer.

Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome ii, page 599, août 1670) :

« Peu de temps auparavant, M. de Louvois était parti fort brusquement pour aller à Pignerol. En effet, il y fut et revint en quatorze jours. Les siens disaient que c’était seulement pour voir les fortifications de Pignerol. Il fut néanmoins à Saluces voir M. le duc de Savoie, qui lui envoya ses carrosses, le reçut et le traita deux jours magnifiquement, et le fit couvrir en lui parlant. L’on n’a point su la cause de cette conférence ni de ce voyage. Cela fit courir le bruit de la sortie de M. Fouquet ; beaucoup le crurent fort sottement et je pense que la joie avec laquelle cette nouvelle se débitait ne lui a pas servi. M. de Louvois ne le vit point, ni aucun des siens. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 6 août 1670, note 5.

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(Consulté le 19/04/2024)

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