À Johann Georg Volckamer, le 13 février 1665, note 5.
Note [5]

Ce titre (écrit en français dans le manuscrit et sans doute transcrit tel quel par Johann Georg Volckamer) est en effet incompréhensible et ne correspond à aucun ouvrage imprimé que j’aie su trouver. Sans qu’il s’agisse d’une célébrité chirurgicale du xvie s., il existe plusieurs témoignages imprimés de la notoriété qu’y a connue Jacques Roy, bien qu’il n’ait apparemment laissé aucun ouvrage imprimé.

  • La Chirurgie française de Jacques Daléchamps (v. supra note [2]) contient des figures d’instruments qu’Ambroise Paré et Jacques Roy avaient communiquées à l’auteur.

  • Pierre Franco a adressé la dédicace (« très humble salut ») de son Traité des Hernies (Lyon, 1561, v. note [61], lettre 183) « À très savant et expert Monsieur Maître Jacques Roy, Lyonnais, chirurgien du roi et maître chirurgien juré, et lieutenant des maîtres chirurgiens de Lyon ». Elle se termine sur cet hommage qui donne une idée du prestige dont Roy jouissait alors :

    « Je vous prierai donc, Monsieur, ne vouloir refuser ce mien petit labeur ; mais le recevoir d’aussi bon cœur que je vous le dédie. Je sais bien et me déplaît que sa suffisance ne répond à votre mérite, mais je m’assure aussi que votre facilité et douceur suppléera au défaut d’icelui ; avec ma bonne volonté qui n’est moins dédiée que vous est cette œuvre maintenant, à s’employer en toutes choses qui vous seront agréables, où Dieu me présentera le moyen ; lequel je prie de vous tenir en sa protection, et vous conduire par son Saint-Esprit pour cheminer en ses voies afin qu’il soit glorifié en vous et en toutes vos œuvres, tant qu’il lui plaira vous tenir en ce monde. Adieu, de Lyon, le dix-huitième de juin 1561. »

  • Le Dr Ernest Martin parle de Roy, mais moins honorablement, dans son Histoire des monstres depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours (Paris, G. Reinwald et Cie, 1880, chapitre v, pages 98‑99) ; il y relate que, sous le règne de Charles ix (1560-1574), la naissance de jumeaux conjoints (siamois, v. note [4], lettre latine 112) retint l’attention des savants et de la cour. Les deux enfants expirèrent l’un après l’autre peu après leur naissance et on confia le soin de l’autopsie à Roy (qui exerçait alors à Paris).

    « Mais, soit que ses connaissances en anatomie fussent insuffisantes pour le guider dans une dissection aussi délicate, soit qu’il préférât philosopher, il ne s’acquitta pas de la mission que le Collège des médecins lui avait confiée ; il rédigea un rapport dénué de toutes considérations scientifiques, et qui se termine par un poème dans lequel il chante les louanges de la religion catholique et apostrophe vigoureusement la religion nouvelle ; il fait ressortir ce fait, vrai d’ailleurs, que l’un des deux jumeaux a expiré sans avoir reçu le baptême, tandis que l’autre a eu le bonheur d’en bénéficier ; de là, il conclut que c’est de la même manière que la catholique survivra à l’huguenote.

    En résumé, ces deux jumeaux avaient eu la mission de pronostiquer ces deux choses, puis de quitter ce monde et de regagner le séjour des dieux infernaux ; car c’est là qu’il les envoie, et on ne s’explique guère pourquoi, du moment où ils avaient servi d’heureux présage à la religion dont il se fait le défenseur, et lui avaient suggéré une épigramme bien sentie à l’huguenote, fort malmenée à cette époque. »

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 13 février 1665, note 5.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1374&cln=5

(Consulté le 23/04/2024)

Licence Creative Commons