À Charles Spon, le 7 février 1648, note 54.
Note [54]

Maximilien ier (Maximilian von Wittelsbach), dit le Grand, duc électeur de Bavière (Munich 1573-Ingolstadt 27 septembre 1651), a été l’un des grands acteurs de la guerre de Trente Ans. En 1596, il avait succédé à son père, le duc Guillaume v (1548-1626), qui s’était retiré dans un couvent. Doué d’une vive intelligence qu’il avait cultivée à l’Université d’Ingolstadt, Maximilien, avant d’arriver au pouvoir, avait visité l’Italie, habité quelque temps à la cour de l’empereur Rodolphe ii (v. note [39] du Borboniana 3 manuscrit) et représenté son père à la diète de Ratisbonne en 1594. Devenu duc de Bavière, il fut l’âme et le meneur de la ligue catholique formée contre les protestants d’Allemagne. Il avait ajouté à ses États Mindelheim et Salzbourg, et été un des prétendants a l’Empire en 1619 ; mais sur les conseils de la France et de l’Espagne, il s’était effacé pour laisser élire Ferdinand ii de Habsbourg. Cette élection ne fut pas reconnue par la Haute-Autriche, la Bohème, la Silésie et la Lusace, qui proclamèrent Frédéric v. Maximilien avait soumis les États révoltés et pour reconnaître ses éminents services, l’empereur Ferdinand l’avait élevé à la dignité d’électeur au préjudice de la Maison palatine, ainsi qu’à celle de sénéchal de l’Empire qu’il déclara héréditaire dans sa famille. L’empereur lui avait aussi cédé le Haut et une partie du Bas-Palatinat (Palatinat rhénan, v. note [17], lettre 61).

Arrivé au but de son ambition, Maximilien s’était laissé emporter à l’ardeur de ses convictions catholiques, s’occupant à convertir ses nouveaux sujets ; jaloux de la réputation que venait de conquérir Albrecht von Waldstein (ou Wallenstein, v. note [8] du Borboniana 9 manuscrit), il avait ensuite voulu diriger lui-même la guerre contre les protestants ; mais malheureusement pour lui, il avait eu pour adversaire le redoutable Gustave-Adolphe, roi de Suède, qui avait pris en main la cause des réformés. Défait par le roi de Suède, Maximilien avait perdu Munich et Donawerth, et vu la Bavière ravagée. Waldstein ayant repris le commandement s’était médiocrement occupé de défendre la Bavière, attaquée en même temps par les Français. Dans cette situation critique, Maximilien avait conclu une trêve avec la Suède et la France. Après la mort de Gustave-Adolphe (1632), Maximilien avait repris les armes, mais pour se faire écraser au printemps par les Franco-Suédois qui préparaient alors leur attaque conjointe (v. infra note [55]). La paix de Westphalie allait tirer Maximilien de cette situation périlleuse. À partir de ce moment, il ne s’occupa plus, jusqu’à sa mort, que de réparer les calamités et les ravages dont ses États avaient tant souffert. Devenu de plus en plus dévot, il fonda un grand nombre d’églises et de monastères, et peupla son duché de jésuites, de franciscains, de capucins, etc., qu’il combla de richesses (G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 7 février 1648, note 54.

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(Consulté le 25/04/2024)

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