À Charles Spon, le 18 juin 1649, note 57.
Note [57]

Joseph Couillard (mort en 1660), se faisait appeler Covillard. Il s’acquit à Montélimar, sa ville natale, et dans les provinces voisines une très grande réputation pour son habileté à tailler la pierre vésicale (v. note [11], lettre 33, qui donne un aperçu sur les différents types de taille vésicale et d’appareils qu’on y mettait en œuvre). On voit dans ses ouvrages quelque différence entre la manière dont il pratiquait le grand appareil et celle qu’employaient les autres lithotomistes de son temps : il plaçait l’incision plus bas qu’on ne le faisait alors et entamait le col de la vessie. La méthode de Couillard (v. infra note [61]) ne différait guère de ce qu’on a plus tard appelé l’appareil latéral et dont l’invention est attribuée à Pierre Franco (Descuret in Panckoucke).

Son livre dont Guy Patin se souvenait vaguement était :

Le Chirurgien opérateur, ou Traité méthodique des principales Opérations en Chirurgie. Par Joseph Covillard Me Chirurgien juré de Montélimar, et Opérateur du Roi. Second édition {a} revue, augmentée et divisée en deux Livres, par l’Auteur : de plus, Demi-centurie d’Observations iatrochirurgiques , {b} pleines de remarques curieuses, et événements singuliers. {c}


  1. La première édition était intitulée Le Chirurgien opérateur où il est traité de l’Excellence des hautes opérations, et comme elles appartiennent aux Chirurgiens méthodiques… (Lyon, Pierre Ravaud, 1633, in‑4o de 136 pages).

  2. Médico-chirurgicales.

  3. Lyon, Pierre Ravaud, 1640, in‑8o de 122 pages.

Deux quatrains plaisantent gentiment sur le patronyme du chirurgien.

  • « À Monsieur Couillard.

    Malgré les envieux fleurira ton renom,
    Car tes rares exploits démentent leur manie ;
    D’ailleurs le mot qui sert de racine à ton nom
    Est un contrepoison souverain de l’envie.

    C. Spon, Doct. Méd. agrégé de Lyon. »

  • Charles Spon est aussi le probable auteur du quatrain latin non signé qui précède le français :

    Ad Auctorem.

    Couillardi artifices digitos, nomenque venustum
    Laudibus eximiis fœmina virque colant :
    Sic neutri
    res deficiant sub nomine tectæ ;
    Sic neutri
    digitis his opus esse queat.

    [À l’Auteur.

    Que femme et homme honorent de rares louanges les doigts habiles et l’aimable nom de Couillard : qu’ainsi ce qui est caché sous ce nom ne manque ni à l’une ni à l’autre ; qu’ainsi ni l’une ni l’autre ne puisse avoir besoin de ces doigts].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 18 juin 1649, note 57.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0183&cln=57

(Consulté le 28/03/2024)

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