À Charles Spon, le 8 janvier 1650, note 57.
Note [57]

« Aristippe veut toujours de l’argent, et Platon toujours des livres » ; Diogène Laërce (Aristippe, livre ii, § 81) :

« Comme Aristippe avait accepté l’argent qui venait de Denys alors que Platon, lui, n’avait fait que prendre un livre, Aristippe dit à qui lui en faisait reproche : “ C’est que moi j’ai besoin d’argent, alors que Platon a besoin de livres. ” »

Aristippe de Cyrène (v. notule {a}, note [14] du Borboniana 6 manuscrit), philosophe grec contemporain de Platon (ve s. av. J.‑C.), disciple de Socrate, a fondé l’École cyrénaïque sur l’idée qu’il fallait donner un caractère pratique à la philosophie. Très attaché aux choses matérielles, il passa une partie de sa vie en Sicile, fréquentant la cour des deux Denys à Syracuse, y devenant maître dans l’art de flatter les tyrans pour en tirer des bienfaits. On le lie à l’hédonisme, qui fait du plaisir (hêdonê en grec) le but de la vie. Il fut le précurseur d’Épicure et des philosophes sceptiques.

En faisant dire par Charles Spon à André Falconet qu’il refusait (le remerciait de) ses fromages mais acceptait ses livres, Guy Patin se comparait donc à Platon.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 janvier 1650, note 57.

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(Consulté le 19/04/2024)

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