À Charles Spon, le 24 mai 1650, note 57.
Note [57]

Route : « ordres qu’on expédie pour la marche d’un régiment » (Furetière).

Journal de la Fronde (volume i, fos 214 vo, 220 ro, 222 ro, 224 vo, mai 1650) :

« Le 9, les ambassadeurs suisses eurent audience de Leurs Majestés qui les reçurent parfaitement bien et leur témoignèrent être très satisfaites des services que leur Nation avait rendus ; après quoi la reine dit qu’ils n’avaient qu’à faire mettre leurs cahiers entre les mains de M. de Brienne pour les rapporter au Conseil et qu’aussitôt après, on leur donnerait une prompte satisfaction. […]

Le 17, les trois jours que M. le cardinal avait demandés aux ambassadeurs suisses pour trouver les moyens de les satisfaire étant expirés, ceux-ci envoyèrent dire qu’ils étaient résolus de partir le 21 pour s’en retourner suivant les ordres qu’ils en ont, et qu’ils le priaient de faire expédier les routes pour faire retirer les troupes suisses, après avoir fait mettre les armes bas ; sur quoi M. Le Tellier les fut trouver (M. le maréchal de Schomberg n’y ayant pas voulu aller) et les pria de la part de la reine de demeurer encore deux jours, savoir jusqu’à demain {a} au soir ; ce qu’ils lui accordèrent après s’être plaints de ce que, pour satisfaire les Allemands, {b} on avait détourné un fonds qui avait été destiné pour eux. […]

L’après-dînée du même jour, 21, M. Le Tellier fut trouver les ambassadeurs des Suisses et leur offrit de la part de la reine 400 mille livres en bonnes assignations et 200 mille livres en pierreries, ce qui n’est que la même offre qui leur fut faite il y a sept ou huit mois ; et quant au surplus, qui se monte à 3 millions 600 mille livres, < il leur offrit > que le roi s’obligerait de le leur payer après la paix faite et cependant, {c} leur en payerait la rente au denier 18 ; {d} dont ces Messieurs témoignant être fort mal satisfaits après les espérances qu’on leur avait données depuis leur arrivée, lui demandèrent des routes pour faire retirer leurs troupes, lui déclarant que s’il leur refusait, ils seraient obligés de les prendre eux-mêmes. Ils ont depuis sollicité M. de Brienne de leur faire donner leur audience de congé, laquelle a été reculée de jour à autre ; mais ils lui ont déclaré que si on ne la leur donnait dans demain, ils partiraient sans attendre davantage ; et lui laissèrent par écrit ce qu’ils avaient à dire en prenant congé. On cherche tous les moyens possibles pour les satisfaire, mais cela est très difficile à cause qu’ils se tiennent fermes à demander un million d’argent comptant et le reste en bonnes assignations. […]

Les Suisses n’ont point entré en garde aujourd’hui {e} devant le Palais-Royal. Leurs ambassadeurs ont eu cette après-dînée leur audience de la reine et pris congé pour partir demain au matin. Sa Majesté leur a témoigné être bien marrie de n’avoir pu les satisfaire et cependant, les a priés de vouloir continuer l’alliance d’entre la France et les 13 cantons » {f}


  1. Le 18 mai.

  2. Les Weimariens.

  3. En attendant.

  4. Avec 5,6 pour cent d’intérêt.

  5. Le 27 mai.

  6. V. note [7], lettre 233, pour l’arrangement qui permit au gouvernement de sortir de ce mauvais pas avec ses Suisses.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 mai 1650, note 57.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0229&cln=57

(Consulté le 28/03/2024)

Licence Creative Commons