Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 58.
Note [58]

Alexander ab Alexandro (Alessandro d’Alessandro, Naples 1461-Rome 1523), jurisconsulte et érudit italien, est connu pour un ouvrage inspiré des savantes Nuits attiques d’Aulu-Gelle : {a}

Alexandri de Alexandro Dies geniales.

[Les Jours nuptiaux d’Alessandro d’Alessandro]. {b}

Le chapitre xv du livre troisième, Solere futuras calamitates, multo ante signis præmonstrari, et miraculum quo vastitas Regni Neapolitani prædicta fuit [Des signes anticipent de fort longue date les catastrophes futures, et le prodige qui prédit la dévastation du royaume de Naples], du livre iii, évoque la prise de Constantinople par les Turcs (1453) {c} en ces curieux termes (page cxi vo) :

Patrum nostrorum memoria evidentissimis ostentis, antequam in Ponto Bizantium ab immanissimis Turcis terra, marique oppugnaretur, quo excidio quanta calamitas quantumque vulnus Christianæ reipublicæ illata fuerint, nemo ignoravit, compertum est, apud Comum citerioris Galliæ urbem, vergente ad occasum die, ingentem canum multitudinem per aera ferri. Postquam diversorum pecorum armenta. Species peditum primo levis armaturæ, deinde hastatos scutatosque subsequi, equitesque in turmas divisos ingenti instructa acie prosequutos, horis ferme tribus, imaginem adventantis exercitus præbuisse. Demum corpore procero immanem et formidabilem hominem supra quam dici possit, veluti exercitus ductorem terribili equo insidentem processisse aliaque ludibria oculorum per inane apparuisse ingentium malorum prænuncia. Donec nocte appetente visio omnis illa dissipata est. Quæ ostenta futurum excidium, cædem et calamitatem quæ postea urgentibus satis sequuta sunt : præsignasse nemo dubitavit.

[Nos pères, nul ne l’ignore, se rappellent les très évidents prodiges survenus avant le sauvage assaut des Turcs, par terre et par mer, contre Byzance, ce qui fut cause d’un immense malheur et d’une profonde blessure pour la chrétienté. Ainsi, une énorme quantité de chiens s’est transportée par les airs, en fin de journée, dans la ville de Côme, en Gaule cisalpine ; {d} ils furent bientôt suivis par des troupeaux de bestiaux divers, puis par l’apparition de fantassins, d’abord légèrement armés, puis munis de lances et de boucliers ; vinrent après des cavaliers répartis en escadrons, pour former une immense troupe rangée en ordre de bataille ; en quelque trois heures, on a vu le fantôme d’une armée qui s’approchait. Un homme prodigieux et formidable, au corps gigantesque, qui semblait en être le chef, monté sur un cheval effrayant, s’est alors avancé ; et par illusion, sont apparues d’autres visions annonciatrices d’immenses malheurs ; jusqu’à ce que, la nuit venant, cette chimère disparût tout entière. Elle préfigurait la destruction, le massacre et la catastrophe qui sont survenus assez peu après, et nul n’a douté qu’elle les annonçait]. {e}


  1. V. note [40], lettre 99.

  2. Sans lieu, ni nom, ni date [Rome, 1522], in‑fo de 568 pages, ouvrage divisé en six livres, avec ce sous-titre :

    Nequis opus excudat denuo infra Septennium, sub diris imprecationibus, apostolica authoritate, interdictum est.

    [On ne sait qui a de nouveau imprimé cet ouvrage que l’autorité apostolique a interdit voilà moins de sept ans, sous d’effrayantes menaces].

  3. V. note [3], lettre 929.

  4. En Lombardie.

  5. J’ai peiné à croire ce que j’écrivais en copiant puis en traduisant cette hallucinante apocalypse de Côme.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 58.

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(Consulté le 19/04/2024)

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