À Charles Spon, les 21 et 22 novembre 1652, note 6.
Note [6]

« au beau milieu d’une éruption de variole ».

Charlotte-Marie de Lorraine, Mlle de Chevreuse (1625 ou 1627-Paris 7 novembre 1652) était la deuxième fille de Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse (v. note [37], lettre 86), et de son second mari, Claude de Lorraine, duc de Chevreuse (v. note [2], lettre 195). Mlle de Chevreuse avait en effet été pressentie pour devenir l’épouse du prince de Conti, mais le projet n’aboutit pas car la sœur de Conti, Mme de Longueville, son frère, Condé, et la reine, Anne d’Autriche, s’y opposèrent.

Le cardinal de Retz eut Mme et Mlle de Chevreuse, la mère et la fille, pour maîtresses, mais les désordres politiques avaient jeté un froid entre elles et lui à l’automne 1652 (Mémoires, pages 1081‑1082) :

« Mlle de Chevreuse même, par l’ordre de Madame sa mère, si je ne suis fort trompé, me fit des avances pour se raccommoder avec moi. Elle avait les plus beaux yeux du monde, et un air à les tourner qui était admirable et qui lui était particulier. Je m’en aperçus le soir qu’elle arriva à Paris ; mais je dis simplement que je m’en aperçus. J’en usai honnêtement avec la mère, avec la fille et avec Laigues, {a} et rien de plus. […]

Mlle de Chevreuse ne me pardonna pas ma résistance à ses beaux yeux ; […] elle me haïssait autant qu’elle m’avait aimé. Je puis jurer, avec toute sorte de vérité, que je ne lui en avais jamais donné le moindre sujet. La pauvre fille mourut d’une fièvre maligne, qui l’emporta en 24 heures, devant que les médecins se fussent seulement doutés qu’il pût y avoir le moindre péril à sa maladie. Je la vis un moment, avec Madame sa mère qui était au chevet de son lit et qui ne s’attendait à rien moins qu’à la perte qu’elle en fit le lendemain matin à la pointe du jour. »


  1. Le marquis Geofroy de Laigues (v. notule {a}, note [4], lettre 215).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, les 21 et 22 novembre 1652, note 6.

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(Consulté le 20/04/2024)

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