À André Falconet, le 27 mai 1667, note 6.
Note [6]

V. note [15], lettre latine 109, pour la manne libanaise des Arabes (miel de rosée de Galien).

  • Le passage de Pline sur le sucre occupe le court chapitre xvii du livre xii de son Histoire naturelle (Littré Pli, volume 1, page 480) :

    Saccharon et Arabia fert, sed laudatius India : est autem mel in arundinibus collectum, gummium modo candidum, dentibus fragile, amplissimum nucis avellanæ magnitudine, ad medicinæ tantum usum.

    « L’Arabie produit du sucre, mais celui de l’Inde est plus estimé. C’est un miel recueilli sur les roseaux, blanc comme les gommes, cassant sous la dent ; les plus gros morceaux sont comme une aveline, {a} on ne s’en sert qu’en médecine. »


    1. Grosse noisette.

  • Dans ses Plinianæ exercitationes… [Essais pliniens…], {a} Claude i Saumaise a consacré plusieurs passages à l’antiquité du sucre. Outre ce qu’en a rapporté Furetière, {b} il y commente ce vers de Lucain, Quique bibunt tenera dulces ab harundine succos {c} (volume 2, page 1019, première colonne, repère B) :

    Hodie quoque Sacchari vulgaris diluti succo multi pocula sua condiunt et edulcant. Antiqui Sacchari virtutes ad medicinam utiles, recenset Dioscorides : quod sit ευκοιλιον, hoc est ventris morantis incitamentum : quod oculorum obscuritatem abstergeat : quod renes, et vesicam iuvet exulceratam. Horum nihil in saccharum hodiernum poteste cadere, quoniam has virtutes non habet.

    [De nos jours aussi beaucoup de gens aromatisent et adoucissent leurs boissons avec une dilution de sucre commun. Dioscoride{d} recense les utiles vertus du sucre antique en médecine, disant : qu’il est eukoïlos, {e} c’est-à-dire qu’il stimule un intestin paresseux ; qu’il dissipe l’obscurcissement de la vue ; qu’il est bienfaisant dans les ulcérations des reins et de la vessie. Rien de tout cela ne vaut pour le sucre d’aujourd’hui, parce qu’il ne possède pas de telles vertus].


    1. Sur le Polyhistor de Solin, Paris, 1629, v. note [6], lettre 52.

    2. V. note [4], lettre 86.

    3. « Et ceux qui boivent les douces liqueurs qu’on tire du roseau », Lucain, La Pharsale (v. note [33], lettre 104), livre iii, vers 236.

    4. V. note [7], lettre 103.

    5. « Qui libère le ventre » (Bailly).

  • À l’article Bambou [Arundo tabaxifera], le Dictionnaire de Trévoux a judicieusement, me semble-t-il, résumé la question qu’on discutait alors à l’académie Lamoignon :

    « Il s’est élevé beaucoup de disputes entre les naturalistes sur le sacchar et tabaxer. La plupart prétendent que ces noms étaient propres à la canne de sucre et au sucre qu’on en tire. Les autres au contraire, soutiennent que c’est mal à propos puisqu’ils sont encore usités dans les Indes et consacrés pour signifier le suc du bambou. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 27 mai 1667, note 6.

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(Consulté le 18/04/2024)

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