À Johannes Antonides Vander Linden, le 9 février 1657, note 6.
Note [6]

Euphorbe (Furetière) :

« arbre semblable au ferula, qui est plein d’un jus fort subtil et fort pénétrant, jusque là qu’il le faut tirer en le perçant de loin avec une pique ou une lance. Ce jus qui en sort en abondance se recueille dans une peau de mouton dont on environne l’arbre ; et c’est celui qu’on appelle euphorbe vitré. Les apothicaires ne veulent pas le battre eux-mêmes, mais le font battre par des crocheteurs, {a} parce que, quelque autre précaution qu’on prenne, il monte au cerveau où il fait de dangereuses inflammations. {b} Pline dit que l’invention de l’euphorbe est attribuée à Juba, roi de Libye, qui lui donna le nom d’Euphorbius, son médecin, frère d’un Musa, médecin d’Auguste. {c} L’euphorbe est un médicament laxatif qui est fort dangereux, car c’est le plus ardent et le plus violent de tous les remèdes, quand même il serait pris en petite quantité. Il est propre aussi pour faire éternuer. »


  1. Crocheteur (portefaix) se dit, « par extension, des gens de basse condition qui font des choses indignes des honnêtes gens : il n’appartient qu’aux crocheteurs de battre leurs femmes ; on nous a donné à ce repas du vin de crocheteur ; ces gens-là se sont dit des injures de crocheteur » (Furetière).

  2. Euphorbe est primitivement un mot grec signifiant « bien nourri ».

  3. V. note [6], lettre latine 412.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 9 février 1657, note 6.

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(Consulté le 18/04/2024)

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