Autres écrits : Le manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé (recueil Peÿrilhe), note 60.
Note [60]

« La moitié droite de la face ne présente aucune lésion visible et se comporte tout à fait selon l’ordre de la nature ; mais la partie gauche bouge anormalement et de manière fort désordonnée : d’abord, survient inopinément une secousse involontaire de la paupière supérieure ; puis l’aile du nez du même côté se tord de la même manière ; puis vient le tour de la lèvre supérieure. La paupière en premier, l’aile du nez en deuxième, la lèvre supérieure en troisième, sont ainsi attaquées tour à tour. Hors de toute volonté du patient, le mouvement atteint parfois la paupière seule, par où la crise commence toujours ; parfois elle est suivie par les deux autres parties ; et parfois, comme à la manière d’un coup de foudre, les trois parties se mettent toutes ensemble en mouvement. Il faut donc que divers muscles, dont les actions diffèrent à ce point, entrent individuellement en action, et non qu’ils se tordent d’une seule et même manière et sous une seule et même impulsion. Et voilà pour les muscles. La plupart du temps, mais moins constamment, le malade est aussi tourmenté par des tintements, des bourdonnements et des sifflements de l’oreille gauche. Il arrive encore que l’appareil et le sens de l’odorat soient obstrués, vers le processus mamillaire ou vers la partie gauche de l’os ethmoïde, avec perception brouillée des odeurs et écoulement bloqué de l’excrément muqueux par le nez. Voilà de quoi se plaint ce très distingué personnage. Pour le reste, il se porte fort bien, s’acquittant parfaitement de toutes ses autres fonctions corporelles. »

En me référant au manuscrit original, j’ai corrigé la transcription latine de Pierre Suë, en mettant entre crochets des mots que j’ai corrigés ou ajoutés (car omis), et entre accolades des mots à supprimer (car ajoutés par mégarde).

V. note [2] de l’Obervarion 20, pour le commentaire anatomique et pathologique de cette « description morbifique ». Elle frappe par sa précision sémiologique et fait immédiatement venir à l’esprit le diagnostic de spasme de l’hémiface (v. note [1] de ladite observation).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Le manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé (recueil Peÿrilhe), note 60.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8128&cln=60

(Consulté le 29/03/2024)

Licence Creative Commons