Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 61.
Note [61]

Giorgio (Georges ou Georg) Basta (comte von Basta ; Rocca [Roccaforzata, province de Tarente, dans les Pouilles 1544-Prague 1607) appartenait à une famille originaire d’Albanie (ancienne Épire grecque). Général au service du Saint-Empire, il combattit contre les Ottomans avec ardeur et succès, mais se signala par son inflexibilité, que ses ennemis ont dépeinte comme une cruauté mêlée de fourberie. En 1604, durant son occupation malheureuse de la Transylvanie, il fut contraint à l’exil et se retira à Vienne et à Prague, où il rédigea trois traités consacrés à l’art militaire. Le Patiniana en citait deux :

  • Il Mastro di campo generale di Giorgi Basta conte d’Hust. Generale per l’Imperatore nella Transilvania et hora Luogotenente Generale per la Maesta sua, et per lo serenissimi Arciduca Matthias degli Eserciti nell’Ungaria,

    [Le Maître de camp général de Giogo Basta, comte d’Hust, général au service de l’empereur en Transylvanie, et à présent lieutenant général au service de Sa Majesté, dans l’armée du sérénissime archiduc Matthias en Hongrie] ; {a}

  • le Governo della Cavalleria leggiera {b} a paru en français,

    Le Gouvernement de la cavalerie légère. Traité qui comprend même ce qui concerne la grave, {c} pour l’intelligence des capitaines. Matière par ci-devant jamais traitée, réduite en art avec ses préceptes par George Basta, comte du Saint-Empire romain en Hust et Marmaros, libre baron et seigneur de Tropavie en Silésie, et Sultz en Flandre, gouverneur général en Hongrie et Transylvanie pour feu l’invictissime empereur Rodolphe ii, de glorieuse mémoire, et lieutenant général des armées de Sa Majesté. Mis en lumière en sa forme originelle en langue italienne par Jérôme Sirtori, Milanais, et nouvellement déclaré avec des illustrations et figures du même. Traduit à présent en langue française et engravé en cuivre par Théodore de Bry. {d}

    Ce passage du chapitre i, Des Officiers en général, du livre premier (page 2), donne une idée du contenu :

    « L’obéissance, pour quelque temps, donne certaines passions que la nature excite, principalement en jeunes gens, bien véhémentes, et qui en un chef seraient fort dangereuses. Elle accoutume l’homme au danger et le rend courageux, de sorte qu’assailli subitement, sans s’étonner, il se puisse résoudre et prendre nouveau parti ; {e} chose très nécessaire à celui qui doit commander. Joint que de l’accoutumance au travail, à veilles, à faim, soif, pluies et glaces, et l’ascente {f} de degré en degré, de chef d’escadron au fourrier, {g} de là au porte-enseigne, de là au lieutenant, il apprend par le menu ce qui est de chacun office et, par ce moyen, ce qui est du devoir du capitaine, devant qu’arriver à la charge. Il apprend l’artifice de hanter les soldats {h} pour les entretenir en bonne affection et en révérence. Il apprend leur dextérité, fidélité et diligence en l’exécution des commandements de leurs supérieurs pour les pouvoir en après choisir comme exécuteurs ordinaires des conseils {i} de la guerre : chose aussi et {j} de grande importance et à laquelle il faut avoir l’œil bien ouvert. » {k}


    1. Venise, Giovanni Battista Ciotti, 1606, in‑4o de 146 pages.

    2. Francfort, Giovanni Savri, 1612, in‑4o, pour la première de plusieurs éditions.

    3. La cavalerie lourde.

    4. Rouen, Jean Berthelin, 1614, in‑fo illustré de 76 pages ; dédié à Hercule de Rohan, duc de Montbazon, v. note [14], lettre 313.

    5. Se ressaisir et reprendre le combat.

    6. La promotion.

    7. Maréchal des logis.

    8. L’art de vivre auprès des soldats.

    9. Ordres.

    10. À la fois.

    11. La pure curiosité m’a poussé à cette digression car la discipline militaire est un sujet que Guy Patin n’a guère abordé dans ses textes.

Cet article du Patiniana imprimé ne figure pas dans le manuscrit de Vienne.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 61.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8198&cln=61

(Consulté le 20/04/2024)

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