Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 64.
Note [64]

« “ Tertullien se glorifiait jadis, devant les Césars, que parmi les Cassius, les Niger, les Albinus, les Sigerius, les Parthenius, qui avaient tué des empereurs, il ne s’en soit trouvé aucun qui fût chrétien. {a} En ce temps-là, pourtant, il ne manquait pas de prétexte à faire valoir les attentats contre les chrétiens, et ils ont supporté les plus cruels tyrans de leur Église, qui étaient souvent eux-mêmes ennemis de leur propre patrie et propre famille. Ils n’ont manqué ni de courage ni d’audace pour être torturés au nom de leur religion, jusqu’à mourir, pour les plus résolus d’entre eux. Sincèrement et profondément plantée dans les esprits chrétiens, la fidélité à la loi divine s’épanouissait pourtant, et ceux qui avaient en tête les préceptes apostoliques ne savaient ni ergoter, ni chicaner, ni tricher. Ils honoraient de leur respect, de leurs bons offices, de leur obéissance, le pouvoir, les magistrats, les princes qu’il avait plu à Dieu de mettre en place. Ils jugeaient qu’oser quoi que ce fût à son encontre, par complot ou par force, était en soi le pire des méfaits ” ; et autres propos remarquables que tient Rigault dans son Apologeticus, page 66. » {b}


  1. Apologétique de Tertullien, chapitre xxxv, § 9 :

    Unde Cassii et Nigri et Albini ? Unde qui inter duas laurus obsident Caesarem ? Unde qui faucibus eius exprimendis palæstricam exercent ? Unde qui armati palatium irrumpunt, omnibus tot Sigeriis atque Partheniis audaciores ? De Romanis, nisi fallor, id est de non Christianis.

    [D’où sont donc sortis les Cassius, les Niger, les Albinus ? Ceux qui assassinent leur prince entre deux bosquets de laurier ; ceux qui s’exercent dans les gymnases, pour les étrangler habilement ; ceux qui forcent le palais à main armée, plus audacieux que les Sigerius et les Parthenius ? Si je ne me trompe, tous ces gens-là étaient romains, c’est-à-dire non chrétiens].

    Cassius pourrait être Avidius Cassius, mort en 175, après avoir passé sa vie à comploter contre plusieurs empereurs, mais sans en avoir tué aucun ; de même pour Pescennius Niger et Clodius Albinus, qui disputèrent tour à tour sans succès le pouvoir impérial à Septime Sévère dans les années 190. Les affranchis Sigerius et Parthenius ont participé au meurtre de Domitien en l’an 96.

  2. La citation qui précède (entre guillemets anglais) figure mot pour mot à la page 16, chapitre viii, {i} de l’ouvrage intitulé :

    Apologeticus pro rege Christianissimo Ludovico xiii. adversus factiosæ Admonitionis calumnias, in causa Principum federatorum. Auctore Nicolao Rigaltio.

    [Apologétique en faveur du roi très-chrétien Louis xiii rejetant les calomnies d’une Admonition factieuse contre la cause des princes alliés. Par Nicolas Rigault]. {ii}

    1. Il n’existe pas de « page 66 » dans ce petit livre, dont le chapitre viii est intitulé :

      Rex salva religionis ; Catholicæ conscientiæ Rætis auxilia misit. Non licuit Vallis Telinæ populis Catholicis arma adversus Rætos capere. Principum in subditos jura religione non mutantur. Exemplum veterum Christianorum

      [Roi, viens au secours de la religion ! Par conscience catholique, il a envoyé des secours aux Grisons. {1} Il n’a pas permis aux habitants catholiques de Valteline {2} de prendre les armes contre les Grisons. La religion ne modifie pas les droits des princes sur leurs sujets. L’exemple des anciens chrétiens].

      1. V. note [28], lettre 240.

      2. V. note [7], lettre 29.

    2. Paris, Josephus Boüillerot, 1628, in‑4o de 32 pages.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 64.

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(Consulté le 19/04/2024)

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