Autres écrits : Le manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé (recueil Peÿrilhe), note 66.
Note [66]

Cælii Aureliani, Siccensis, Medici Vetusti, Secta Methodici, de Morbis acutis et chronicis libri viii. Soli ex omnium Methodicorum Scriptis superstites. Jo. Conradus Amman M.D. recensuit, emaculavit, notulasque adjecit… [Les 8 livres des Maladies aiguës et chroniques de Cælius Aurelianus (qui a vécu trois siècles après Galien, v. note [3], lettre latine 71), natif de Sicca, médecin de l’Antiquité, de la secte méthodique. Seuls survivants des écrits de tous les méthodiques. Johann Conrad Amman (1669-1724, médecin hollandais originaire de Schaffhouse en Suisse), docteur en médecine, les a édités, corrigés et enrichis de notes…] (Amsterdam, Officina Westeniana, 1722, in‑4o). Le chapitre ii du livre ii des « Maladies chroniques » (page 367) est intitulé De canino raptu, quem Græci κυνικον σπασμον vocant [Raptus {a} canin, que les Grecs appellent spasme cynique] et commence par cette description :

In ista passione constitutos sequitur conclusio, sive contractio repentino motu veniens ac recedens sine ulla corporis turbatione, in utriusque labii ultimo fine, sive oris angulo, quem Græci χαλινον vocant ; ut etiam buccas adducat in posteriorem partem creberrime, tanquam ridentibus ; nunc palpebras, vel supercilia ac nares, ut etiam colla atque humeros rapiat, et ita patientes faciat commoveri, tanquam onus humeris bajulantes, transferendi ponderis causa. Differt autem a spasmo et paralysi musculorum, qui buccas conligant.

[Dans cette maladie, {b} le diagnostic provient de signes bien établis. Il s’agit d’une contraction qui apparaît en un transport soudain, puis disparaît sans aucune perturbation du corps. Elle atteint la commissure des lèvres, ou angle de la bouche, que les Grecs appellent le mors. {c} Très souvent, elle attire aussi les joues vers l’arrière du visage, comme chez les gens qui rient, ou encore les sourcils et les narines, jusqu’à entraîner aussi le cou et les épaules, secouant ainsi les patients, comme s’ils portaient une lourde charge sur les bras et voulaient s’en défaire. Elle diffère du spasme et de la paralysie des muscles qui maintiennent les joues].


  1. Littré DLF définit le mot médical raptus comme un « transport soudain des humeurs dans une partie ».

  2. J’ai traduit passio par « maladie » plutôt que par « souffrance » car, plus loin dans le chapitre, Cælius Aurelianus a réservé cette seconde acception au seul spasme. Un peu plus bas dans son commentaire, Pierre Suë a décrit le raptus caninus comme douloureux.

  3. Description que Pierre Suë a contractée en : contractio oris repentino motu veniens et recedens [contraction de la bouche qui apparaît en un transport soudain, puis disparaît].

Tout ce passage désigne les parties atteintes au pluriel, sans du tout laisser penser que, dans l’esprit de Cælius Aurelianus, le raptus n’atteint qu’une moitié du visage et du cou.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Le manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé (recueil Peÿrilhe), note 66.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8128&cln=66

(Consulté le 19/04/2024)

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